EIII - Proposition 27 - corollaire 3


Si un objet nous inspire de la commisération nous nous efforcerons, autant que nous pourrons, de le délivrer de sa misère.

DÉMONSTRATION

Ce qui affecte de Tristesse l’objet qui nous inspire de la commisération, nous affecte d’une Tristesse semblable (Prop. préc.) ; par suite, nous nous efforcerons de nous rappeler tout ce qui ôte l’existence de cette chose ou la détruit (Prop. 13), c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 9) nous aurons l’appétit de le détruire ou serons déterminés vers sa destruction ; et ainsi nous nous efforcerons de délivrer de sa misère l’objet qui nous inspire de la commisération. C.Q.F.D. [*]


Rem cujus nos miseret, a miseria quantum possumus liberare conabimur.

DEMONSTRATIO :

Id quod rem cujus nos miseret, tristitia afficit, nos simili etiam tristitia afficit (per propositionem præcedentem) adeoque omne id quod ejus rei existentiam tollit sive quod rem destruit, comminisci conabimur (per propositionem 13 hujus) hoc est (per scholium propositionis 9 hujus) id destruere appetemus sive ad id destruendum determinabimur atque adeo rem cujus miseremur, a sua miseria liberare conabimur. Q.E.D.

[*(Saisset :) Chaque fois qu’un objet nous inspire de la commisération, nous nous efforçons, autant qu’il est en nous, de le délivrer de sa misère. Démonstration Toute chose qui cause de la tristesse à un objet dont nous avons pitié nous inspire une tristesse semblable (par la Propos. précéd.), et alors nous nous efforçons (par la Propos. 13) de nous rappeler tout ce qui supprime l’existence de cette choses c’est-à-dire ce qui la détruit ; en d’autres termes (par le Scol. de la la Propos. 9), nous désirons sa destruction, nous sommes déterminés à la détruire, et partant nous nous efforçons de délivrer de sa misère l’objet dont nous avons pitié. C. Q. F. D.