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Comme Maîtres et Possesseurs

7 avril 2021, 09:03, par Meï C.

Descartes fait la distinction entre une forme de science nouvelle et une autre qu’il qualifie d’ancienne. Il se rend bientôt compte qu’elles sont très éloignées l’une de l’autre, de par leur méthode d’application, car elles mettent en avant des principes bien différents.

La première selon Descartes dépasse la « philosophie spéculative » de la science ancienne, et ici le terme « philosophie » pourrait être perçu comme la vision du monde des anciens, et les moyens mis en œuvre pour l’étayer, que l’auteur juge trop faibles parce qu’elles ne s’appuient que sur des paroles, des écrits et des observations simples sans expérimentation par la suite.
La science nouvelle, quant à elle, cherche à s’affranchir de ces dogmes et de ces idées préconçues, en les remettant en question, à l’aide d’une méthode de recherches plus précise, par le biais d’expériences que les scientifiques répètent un nombre considérable de fois en cherchant toujours à les améliorer. Avec elle, Descartes avance l’idéal d’un monde scientifique où tout serait connu « aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans ».
Selon l’auteur, ce savoir qui se veut presque irréprochable vis-à-vis du monde permettrait aux Hommes de se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». En effet, avec cette arme érudite, les divers phénomènes terrestres seraient appréhendés et contrôlés afin de les tourner à l’avantage de l’humanité. Ainsi, « on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent ». Enfin, dans un cadre plus tourné vers l’humain en lui-même et non vers le monde extérieur dans lequel il évolue, cette nouvelle science s’avérerait très utile dans le domaine médical. D’après Descartes, la santé est « le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ». Il rappelle ainsi une vision qui prône le bien du corps et de l’esprit, l’un étant entraînés par la vitalité de l’autre. Par ce biais, les Hommes se montreraient plus à même de se montrer « plus sages et plus habiles qu’ils n’ont été jusqu’ici ».

Cette manière d’envisager le monde scientifique, a été à l’origine de nombreux débats. Une vision plus moderne de la question tendrait à se placer en faveur de cette méthode et des conséquences qui en découlent car l’intérêt de ses partisans se trouvait dans la compréhension totale du monde. D’un autre côté, les modes de pensées de cette époque étaient fortement influencés par les dogmes religieux imposés par une poignée d’Hommes, constituant les grandes figures de l’Église, qui n’appréciaient pas ce nouveau rapport de l’Homme à la Nature qu’il considérait être contrôlée par des phénomènes physiques et non divins. Le fait de vouloir prendre en main les réactions terrestres et les rendre malléables insinuait une forme de rapprochement avec Dieu, alors connu pour être le seul détenteur de cette capacité.

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