EII - Proposition 40


Toutes les idées qui suivent dans l’Âme des idées qui sont en elle adéquates, sont aussi adéquates.

DÉMONSTRATION

Cela est évident. Quand nous disons, en effet, qu’une idée suit dans l’Âme humaine d’idées qui sont en elle adéquates, nous ne disons rien d’autre (Coroll. de la Prop. 11), sinon que dans l’entendement divin une idée est donnée, de laquelle Dieu est cause, non en tant qu’il est infini, ou en tant qu’il est affecté des idées d’un très grand nombre de choses singulières, mais en tant qu’il constitue l’essence de l’Âme humaine seulement. [*]


Quæcunque ideæ in mente sequuntur ex ideis quæ in ipsa sunt adæquatæ, sunt etiam adæquatæ.

DEMONSTRATIO :

Patet. Nam cum dicimus in mente humana ideam sequi ex ideis quæ in ipsa sunt adæquatæ, nihil aliud dicimus (per corollarium propositionis 11 hujus) quam quod in ipso divino intellectu detur idea cujus Deus est causa, non quatenus infinitus est nec quatenus plurimarum rerum singularium ideis affectus est sed quatenus tantum humanæ mentis essentiam constituit.

[*(Saisset :) Toutes les idées qui dans l’âme résultent d’idées adéquates sont adéquates elles-mêmes. Démonstration Cela est évident ; car dire que dans l’âme humaine une idée découle d’autres idées, ce n’est pas dire autre chose (par le Corollaire de la Propos. 11) sinon que dans l’entendement divin lui-même il y a une idée dont Dieu est la cause, non pas en tant qu’infini, ni en tant qu’il est affecté de l’idée de plusieurs choses particulières, mais on tant seulement qu’il constitue l’essence de l’âme humaine.