EIV - Appendice - Chapitre 26


Outre les hommes, nous ne savons dans la Nature aucune chose singulière dont l’Âme nous puisse donner de la joie, et à laquelle nous puissions nous joindre par l’amitié ou aucun genre de relation sociale ; ce qu’il y a donc dans la Nature en dehors des hommes, la règle de l’utile ne demande pas que nous le conservions, mais nous pouvons, suivant cette règle, le conserver pour divers usages. le détruire ou l’adapter à notre usage par tous les moyens. [*]


Præter homines nihil singulare in natura novimus cujus mente gaudere et quod nobis amicitia aut aliquo consuetudinis genere jungere possumus adeoque quicquid in rerum natura extra homines datur, id nostræ utilitatis ratio conservare non postulat sed pro ejus vario usu conservare, destruere vel quocunque modo ad nostrum usum adaptare nos docet.

[*(Saisset :) Excepté l’homme, nous ne connaissons dans la nature aucun être particulier dont l’âme nous puisse rendre heureux, et avec l’amitié nous puisse unir, ou tout autre lien de même espèce. Par conséquent la loi de notre intérêt ne nous ordonne point de conserver quelque être que ce soit, excepté l’homme ; elle nous dit au contraire de conserver ou de détruire les autres êtres à notre gré, selon l’usage que nous en voulons faire, et en général, de les approprier de toutes façons à notre service.