EIV - Proposition 52 - scolie


Le Contentement de soi est en réalité l’objet suprême de notre espérance. Personne, en effet (Prop. 25), ne fait effort pour conserver son être en vue d’une fin quelconque ; et puisque ce Contentement est de plus en plus alimenté et fortifié par les louanges (Coroll. de la Prop. 53, p. III) et, au contraire (Coroll. de la Prop. 55, p. III), de plus en plus troublé par le blâme, nous sommes donc surtout conduits par la gloire et nous pouvons à peine supporter une vie d’opprobre. [*]


Est revera acquiescentia in se ipso summum quod sperare possumus. Nam (ut propositione 25 hujus ostendimus) nemo suum esse alicujus finis causa conservare conatur et quia hæc acquiescentia magis magisque fovetur et corroboratur laudibus (per corollarium propositionis 53 partis III) et contra (per corollarium propositionis 55 partis III) vituperio magis magisque turbatur, ideo gloria maxime ducimur et vitam cum probro vix ferre possumus.

[*(Saisset :) La paix intérieure est réellement l’objet le plus élevé de nos espérances ; car personne (comme on l’a démontré dans la Propos. 25) ne s’efforce de conserver son être pour une autre fin que soi-même ; et comme cette paix intérieure est entretenue et fortifiée en nous par les louanges (en vertu du Coroll. de la propos. 53, part. 3) et troublée au contraire par le blâme d’autrui (en vertu du Coroll. de la Propos. 55, part. 3), on s’explique ainsi que la gloire soit le principal mobile de nos actions, et que la vie avec l’opprobre nous devienne presque insupportable.