EV - Proposition 40 - corollaire


Il suit de là que la partie de l’Âme qui demeure, quelque petite ou grande qu’elle soit, est plus parfaite que l’autre. Car la partie éternelle de l’Âme (Prop. 23 et 29) est l’entendement, seule partie par laquelle nous soyons dits actifs (Prop. 3, p. III) ; cette partie, au contraire, que nous avons montré qui périt, est l’imagination elle-même (Prop. 21), seule partie par laquelle nous soyons dits passifs (Prop. 3, p. III, et Déf. gén. des Aff.) ; et ainsi(Prop. Préc.) la première, petite ou grande, est plus parfaite que la deuxième. C.Q.F.D. [*]


Hinc sequitur partem mentis quæ remanet quantacunque ea sit, perfectiorem esse reliqua. Nam pars mentis æterna (per propositiones 23 et 29 hujus) est intellectus per quem solum nos agere dicimur (per propositionem 3 partis III) ; illa autem quam perire ostendimus, est ipsa imaginatio (per propositionem 21 hujus) per quam solam dicimur pati (per propositionem 3 partis III et generalem affectuum definitionem) atque adeo (per propositionem præcedentem) illa quantacunque ea sit, hac est perfectior. Q.E.D.

[*(Saisset :) Il suit de cette Proposition que la partie de notre âme qui survit au corps, si grande ou si petite qu’elle soit, est toujours plus parfaite que l’autre partie. Car la partie éternelle de l’âme (par les Propos. 23 et 29), c’est l’entendement, par qui seul nous agissons (en vertu de la propos. 3, part. 3), et celle qui périt, c’est l’imagination (par la Propos. 21), principe de toutes nos facultés passives (par la Propos. 3, part. 3 et la Déf. génér. des passions) ; d’où il suit (par la Propos précéd.) que cette première partie de notre âme, si petite qu’elle soit, est toujours plus parfaite que l’autre. C. Q. F. D.