Henri Meschonnic
Spinoza. Poème de la pensée, de Henri Meschonnic.
– Broché : 311 pages
– Editeur : Maisonneuve & Larose (22 mai 2002)
4è de couverture
Il y a urgence à penser Spinoza dans le langage. La lecture des spécialistes montre qu’ils ne voient pas le Problème. Montrer ce qui n’est pas vu, c’est le plaisir, le comique, l’obscène de la pensée, qui est ainsi consubstantielle à la prophétie et à l’utopie.
C’est l’enjeu de penser Spinoza. Penser le continu corps-langage, langage-poème-éthique-politique. Une invention de pensée comme un poème de la pensée. Demandant à son tour une pensée du langage qui transforme les rapports à l’éthique et au politique. Spinoza est le lieu de cet enjeu. Contre le côté Descartes qui continue de prévaloir.
L’enjeu : la pensée, la critique et la liberté sont une seule et même forme de vit, et si ces trois ne sont pas là ensemble, il n’y a que du maintien de l’ordre qui passe pour de la pensée.
L’enjeu : réagir contre plus d’un bimillénaire de dualisme qui schizophrénie le langage et le rapport entre le langage et la vie. Cette ineptie canonique qui fait de nous l’éternel M. Jourdain de son éternel maître de philosophie.
L’enjeu : une déthéologisation de l’éthique pour une historicisation radicale de l’humain qui retrouve précisément le divin selon Spinoza, et, étrange court-circuit, la Natura de Lucrèce.
Le maintien de l’ordre fait apparaître comme une violence ce qui n’est qu’une réaction vitale contre la violence invisible de la représentation commune du langage et du théologico-politique qu’est le religieux. Spinoza est le lien de cet enjeu. Parce qu’il pense le divin hors du religieux. Ce qui le rend intolérable au religieux.
Lire Spinoza comme un poème montre ce qu’aucun philosophe n’a su y lire, et réalise sa formule fameuse, qu’on ne sait pas ce que peut un corps. Par quoi le continu est la prophétie du langage : Spinoza au-dessus de la maréchaussée des orthodoxies comme le juif-de Chagall au-dessus des toits.
Table des matières
Le langage, sinon rien
- L’absence du langage chez les philosophes d’institut est une absence de Spinoza
– L’éclectisme cousinien
– Qui n’a pas son Spinoza
– L’intériorité des choses extérieures
– Pas de langage pas de sujet ; pas de sujet, pas de langage
– Les rebonds de l’incompréhensible
– C’est de l’hébreu pour les philosophes
– Déni du langage, déni du principe de connaissance
– Lire en traduction
– Traduire Spinoza
– Des mots, des mots, des mots - le signe cache le langage - Règle de vie, règle de langage
– La critique comme liberté
– La ville de la liberté et haine théologique
– Liberté, pensée - contradiction ou pléonasme - La critique comme forme de vie
– Solitaire, mais pas seul
– Exemple d’une vie humaine
– L’herméneutique de l’intolérance
– Le sens comme exercice de la liberté
– D’historicisation en historicisation - Puissance de l’affect, puissance du rythme
- Poétique de la pensée : le latin de Spinoza
– L’enjeu, et l’actualité
– Le latin philosophique au XVIIè siècle
– Le latin de Spinoza et les langues de Spinoza
– Mais il y a surdité des philosphes au langage
– On commence à écouter le langage dans la philosophie, il faut voir comment
– Le langage pour Spinoza, et le latin de Spinoza, de Bacon, de Descartes
– Le corps dans la théorie et la prratique du langage
– L’écriture de la pensée dans l’Ethique
– Une sémantique sérielle dans la Vè partie de l’Ethique
Spinoza gagne, la vie gagne