"La latinité de Spinoza et l’authenticité du texte du Tractatus de Intellectus Emendatione", par Fokke Akkerman
L’objectif de cette conférence est aussi modeste que la première partie du thème indiqué est ample. Le terme « latinité » pourrait comprendre non seulement le vocabulaire, la grammaire et le style, mais aussi bien les moyens rhétoriques, la disposition des matières et, plus largement encore, toute la culture latine de la Renaissance : par exemple les formes littéraires, comme le dialogue, le discours, la lettre familière, le poème, le drame et le roman. Cela ne veut pas dire que Spinoza ait pratiqué toutes ces formes, mais il dut avoir connaissance d’écrits variés, et participé à diverses manifestations culturelles. Placer et étudier les écrits de Spinoza dans tout ce contexte littéraire, est un champ de recherches ouvert devant nous et qu’il faudra explorer un jour d’une manière ou d’une autre. Pour en citer un exemple arbitraire : on peut se demander si Spinoza a jamais assisté à une représentation d’une des pièces de théâtre de Vondel. Celles-ci traitaient souvent de sujets bibliques. Et Vondel à son tour transmet la tradition du théâtre latin et humaniste de la Renaissance. Les thèmes traités dans les pièces de Vondel ont souvent une tradition de deux siècles ou plus, et se rencontrent parfois aussi dans la philosophie de Spinoza.
Mais contentons-nous de quelques remarques sur le latin, au sens limité de la grammaire et du style. On a très peu écrit sur ce sujet. L’un des travaux les plus détaillés est un article de I. Kajanto de 1979 [1], dans lequel il se livre à une comparaison du latin des trois grands rationalistes du XVIIè siècle : Descartes, Hobbes et Spinoza. Il discute successivement l’orthographe, quelques aspects de la syntaxe, du vocabulaire - aussi du vocabulaire philosophique et scientifique - et du style. Le critère auquel il se réfère pour comparer ces auteurs est leur déviation par rapport aux normes classiques. Sa conclusion est que Descartes et Hobbes s’en sont tenus en général beaucoup plus étroitement à l’usage classique que Spinoza. Celui-ci avait certes appris le latin beaucoup plus tard au cours de sa formation et il était par conséquent bien moins versé dans les auteurs classiques que Descartes et Hobbes. Pourtant, je crois qu’il ne serait pas correct de juger le latin de Spinoza seulement d’après ce critère. On l’a déjà fait au XIXè siècle, avec pour résultat une condamnation sans nuances des qualités du latin de Spinoza. Kajanto est plus prudent. Il n’oublie pas de se référer constamment à la grammaire de Vossius, que possédait Spinoza. Mais en principe sa méthode est la même que celle de Land au siècle dernier [2]. Quant au latin des humanistes en général, Kajanto en vint même à le déclarer imparfait, puisqu’ils ne sont pas arrivés à la pureté classique. Mais ce jugement-là est déplacé. Chaque usage linguistique à des aspects historiques difficiles à mesurer et à décrire peut-être, mais qui comptent pourtant beaucoup. Bien que les humanistes aient souvent parlé de l’imitation des modèles classiques et aient mis tout leur zèle à la pratiquer, la langue qui coule de leur plume, est dans une large mesure le produit du goût et de la sensibilité de leur époque. Un certain auteur peut bien savoir beaucoup plus de la grammaire latine qu’un autre et disposer d’un vocabulaire infiniment plus riche, mais néanmoins faire une impression beaucoup moins classique, c’est-à-dire qu’il est bien possible qu’il construise avec ses matériaux classiques un bâtiment plus moderne que ses confrères.
Je crois que c’est le cas de Hobbes et de Descartes, par comparaison avec Spinoza. J’ose même dire que celui-ci a plus d’affinité avec le génie latin des auteurs classiques que Descartes et Hobbes, ce qui est manifeste aussi bien dans l’Éthique que dans le Tractatus theologico-politiqus et le Traité politique. A plusieurs endroits dans son oeuvre, il atteint à une calme clarté intellectuelle et morale, qui s’endurcit jusqu’à une prégnance vraiment classique. Mais il est vrai que Spinoza a obtenu ces qualités assez tard. Nous savons qu’en 1663 encore il a fait améliorer le style des Principes de la Philosophie de Descartes par son ami Louis Meyer, avant de les faire publier. Et dans les premières lettres aussi, qui ont circulé en manuscrit, et dont des autographes ont été conservés, on constate d’innombrables corrections dues à ses amis [3].
Cela m’a donné l’idée de regarder de plus près le Traité de la Réforme de l’Entendement (TIE), qui a été écrit auparavant, en 1661 ou plus tôt encore. C’est la lecture de la thèse de Th. Zweerman qui m’a donné l’envie de le faire : Th. Zweerman étudie d’une manière approfondie plusieurs détails, ainsi qu’assez souvent le choix des mots [4]. En lisant les premières pages du TIE superficiellement, j’avais depuis longtemps l’impression de lire un texte qui n’est point de Spinoza. La grammaire en est beaucoup plus subtile, le choix des mots plus varié que dans Les Principes de la Philosophie de Descartes et de même, les phrases composées sont beaucoup plus souples et agiles. Plus loin, après les premières pages d’un ton personnel, cette impression diminue. Là où le contenu devient plus technique et rigide, la forme linguistique s’appauvrit. La matière peut le déterminer en partie, mais j’ai quand même l’impression que précisément les premières pages ont été remaniées assez profondément par un autre auteur que Spinoza, et justement dans le sens, que je viens de caractériser comme « moderne ». A vrai dire, ce style ressemble si fort à celui de Louis Meyer, tel que nous le connaissons par ses propres écrits et surtout de ses traductions des lettres que Spinoza avait écrites à l’origine en néerlandais, que je n’ai plus aucun doute : Louis Meyer a aussi remanié vigoureusement le TIE, surtout les cinq ou six premières pages. Pendant un temps, j’ai même pensé que Spinoza lui-même pourrait avoir composé cet écrit en néerlandais, et que Meyer pourrait l’avoir traduit en latin. Mais ce n’est pourtant pas vraisemblable pour les raisons suivantes :
1. Spinoza écrit en 1661 à Oldenburg qu’il est en train d’achever le texte du TIE, mais qu’il n’a pas encore décidé de l’éditer. Il est peu probable que Spinoza ait jamais envisagé d’éditer un traité en néerlandais. D’ailleurs, il n’aurait pas pu le faire lui-même, même s’il l’avait voulu. En outre il cite le titre en latin dans la lettre à Oldenburg [5].
2. Le latin du TIE, celui des premières pages aussi, n’est tout de même pas assez coloré pour croire qu’il s’agit ici d’une traduction de Meyer du néerlandais. Meyer a réussi à enrichir ses traductions avec toutes sortes de tournures idiomatiques et expressions proverbiales, comme c’est évident dans sa traduction de la préface des Opera Posthuma [6] (OP), qui avait été écrite en néerlandais par Jarig Jelles, or c’est ce qui manque tout à fait dans le TIE.
Le texte latin du TIE que nous avons, serait donc un fort remaniement de la main de Louis Meyer, ce qui est soutenu par une remarque de la préface des OP, notamment que le style de Spinoza dans le TIE fût encore pauvre. Cela indique que les amis ne trouvaient pas ce texte apte à être publié dans la rédaction du philosophe [7].
J’ai signalé ci-dessus quelques phénomènes linguistiques, que je considère comme non-spinozistes. Dans ce genre de recherches, il est indispensable d’avoir sous la main des concordances et des indites lexicographes. Hélas, nous ne disposons pas encore de tels outils pour toutes les oeuvres de Spinoza. Aussi ai-je dû me servir seulement des concordances de l’Éthique de M. Guéret, A. Robinet et P. Tombeur, et de l’index dans l’édition du TP de P.-F. Moreau [8]. Il est certain que quelques items de la liste que j’offre ici vont disparaître, quand tous les matériaux du TTP et des lettres auront été contrôlés. Sous cette réserve j’ai regroupé dans cette rubrique quelques mots et expressions qui ne se rencontrent pas dans les autres oeuvres de Spinoza (les chiffres renvoient aux pages et lignes de Gebhardt, Vol. II).
5. 8 futilia
13 communicabile
19 seriam... operam
23 volvebam... animo
23 esset possibile
24 licet (conjonct. avec subjonct.)
6. 6 prosequendo (pour : appetendo) [9]
15 frustremur (au sens passif)
25 incumbere (réfléchir sur)
29 quoad (avec accus.)
7. 2 lethali morbo
12 luerent
14 miserrimè passi sunt
15 exstare (pour : esse)
21 ut verbo dicam
25 pascit animum
8. 3 innotuit
4 acquisitionem
12 respectivè
9. 8 lucrari
11 initio (au début)
35 accingam
10. 3 resumam
10 ad placitum
31 negativè
11. 6 sensationis
11 cominus
24 operationem
12. 12 proportionalitatem
13. 14 quàm compendiosè
14. 1 gradatim
4 nativâ
27 indefinitè (pour : in infinitum).
Sous une deuxième rubrique ont été signalées quelques variantes ou expressions synonymes, un phénomène de style dont Spinoza ne se sert pas beaucoup, mais que l’on rencontre très souvent dans les textes latins de Louis Meyer
5.23. volvebam... animo
6.25/26. huic rei incubueram
6.31. penitùs deliberare
6.31. penitùs deliberare
7.27. serio deliberare
5.18. videbam
5.21. perspiciebam
9.10. modus medendi intellectûs
9.11. ipsum... expurgandi
9.20. intellectum in rectam viam redigamus
9.35. ad emendandum... intellectum
12.27. Quoad ad primum attinet
13.1. Quoad secundum
13.7. De tertio autem
13.11. Solus quartus modus.
Je crois que des recherches plus poussées sur le latin de Spinoza et de L. Meyer confirmeront le fait : L. Meyer a profondément influencé la rédaction latine du TIE, mais pas en 1661, mais en 1677, après la mort du philosophe, parce que à cette époque Meyer était le rédacteur des OP.
Il me reste un mot à dire sur la traduction néerlandaise dans De Nagelate Schriften (NS), qui a paru également en 1677. Elle s’écarte du texte latin sur quelques points secondaires. L’éditeur C. Gebhardt estime qu’il peut constater, dans cette oeuvre aussi bien que dans les autres textes de Spinoza, diverses versions du texte, que le philosophe aurait faites à des moments différents de sa vie. La position que je prendrai sera, au contraire, qu’il n’a pas existé autre chose qu’un seul manuscrit en latin de la main de Spinoza pendant toute la période 1661-1677.
Tout d’abord, il n’y a point de doute que le traducteur est le même que celui de l’Éthique et des autres textes de Spinoza. Dans la traduction du TIE, on rencontre les mêmes genres de fautes, des traductions doubles d’un seul mot, d’une même traduction amplifiante et explicative d’un terme d’art (sc. Empirici par Empyrischen, die alles door Ervarentheit willen doen), la même orthographe aussi [10]. La conclusion s’impose que Jan Hendrik Glazemaker a traduit ce texte du latin. Et Glazemaker n’ayant pas eu de contact avec Spinoza et ses textes avant 1670, il est bien vraisemblable que la traduction ait été faite en 1677, après la mort de Spinoza.
Mais une question demeure : quel texte a-t-il traduit ? Supposé qu’il y ait eu un seul texte latin du Traité (un autographe de Spinoza ou une copie) dont les amis aient disposé pour leur édition, alors il y aura trois possibilités pour la traduction de Glazemaker :
1. Il a traduit le texte original de Spinoza.
2. Il a traduit la version remaniée de Louis Meyer.
3. Il a disposé des deux versions et a traduit d’après l’une ou l’autre selon son gré.
Cette dernière possibilité est très séduisante, puisque nous savons que dans ses autres traductions de Spinoza, et aussi dans celles des oeuvres de Descartes, Glazemaker s’est toujours servi d’autant de textes que possible [11]. On comprend également qu’il a traduit essentiellement d’après le texte de Meyer, parce que celui-là était formulé d’une manière très claire et explicite.
Mais la question n’est pas ce qui est vraisemblable, mais ce qui est vrai. Les dix pages que j’ai contrôlées, sont pour la plus grande partie traduites littéralement d’après le texte de Meyer ; c’est à mes yeux une évidence. D’autre part il reste un certain nombre de différences entre le texte latin et la traduction néerlandaise, qu’on ne peut pas très bien expliquer par des fautes ou des libertés de la part du traducteur, et qui peuvent donc remonter à une différence entre la version Meyer et le manuscrit de Spinoza. Par exemple le cas que je viens de citer sous la dernière rubrique, où Spinoza se citait lui-même (Gebh. 6.31 et 7.27 : penitùs delibarere et serio deliberare). Glazemaker traduit deux fois par le même mot : gantschelijk ce qui est un équivalent de penitùs, et non pas de serio. Il se peut très bien que Meyer, soit qu’il voulût varier, soit qu’il trouvât serio un meilleur mot dans ce contexte que penitùs, ait remplacé le second mot par le premier [12].
Un autre exemple est la division en trois ou en quatre modi percipiendi (G. 10.7). Le texte latin de Meyer en présente quatuor, la traduction de Glazemaker drie (trois). Je suppose que Spinoza a écrit tres, mais que Meyer crût qu’il comptait quatre modes de perception, ce qui ne doit pas nous étonner, puisque dans la Korte Verhandeling et dans l’Éthique Spinoza a subdivisé le premier mode de perception en deux [13]. Aussi Meyer numérotait-il d’un à quatre à l’aide de nombres ordinaux : Prima est perceptio..., etc. Glazemaker suit les nombres de Meyer, qui n’étaient probablement pas si nettement indiqués dans le manuscrit de Spinoza, mais il avait déjà traduit le mot tres qu’il lisait dans l’autographe de Spinoza. Ce qui compte ici, c’est un principe d’explication de ce genre de différences, auquel je veux m’attacher autant que possible. Je veux dire, que je tiens à expliquer les différences entre Meyer et Glazemaker par des raisons purement philologiques, puisque, sinon, je suis contraint immédiatement d’accepter qu’il a existé à un certain moment un texte ou une traduction autre que le manuscrit de Spinoza et les deux éditions que nous possédons aujourd’hui. Or nous n’avons ailleurs ni signe ni indication d’un tel quatrième texte.
Glazemaker n’a d’ailleurs pas pris les nombres de Meyer comme ordinaux, et dans les deux derniers cas, il a omis les mots Est perceptio et Denique perceptio est..., ce qui me fait croire, qu’en effet, Meyer a amplifié ici le texte manuscrit de Spinoza considérablement.
A la page 5, ligne 21 les OP ont un perspiciebam pour continuer la forme videbam de la 1. 18 ; perspiciebam n’a pas été traduit par Glazemaker, donc il a été probablement ajouté par Meyer.
Trois fois (5.24 ; 6.21/2 ; 6.26/7) Spinoza mentionne un nouveau plan de vivre qu’il se propose de suivre, un novum institutum, et trois fois la traduction présente un pronom démonstratif : dit nieu ooggemerk - « ce nouvel objectif », tandis que les OP n’ont dans aucun des trois cas un démonstratif, et même ajoutent un pronom indéfini dans un cas : novo alicui instituto. Il est donc évident que Meyer et Glazemaker ont compris le texte d’une manière différente. Meyer a cru que Spinoza laissait son plan de vivre encore indéfini et vague, Glazemaker a pensé que le nouveau plan avait été déjà indiqué à la première demi-page, notamment là où le philosophe voulait repousser les futilia et chercher le verum bonum. C’est ainsi que Meyer ajoutait une fois alicui et Glazemaker traduisait trois fois par dit nieu ooggemerk - « ce nouvel objectif ».
A la page 7, ligne 8 Glazemaker introduit une parenthèse dans le texte : indien men dus mag spreken (« s’il est permis de dire ainsi ») que le texte latin n’a pas. Peutêtre la parenthèse a-t-elle été placée maladroitement par Spinoza, et par conséquence aura été omise par Meyer et mise en mauvais lieu par Glazemaker. Je l’aurais préféré après possidentur.
Cà et là les OP ont formulé d’une manière un peu plus ample que les NS, qui en ces lieux ont alors suivi le texte plus sobre du manuscrit de Spinoza. A la p. 9, 1. 8 les deux mots in vita manquent dans les NS. A la p. 9, 1. 31-33 la traduction des deux formes verbales sustentandam et... imitandos est donnée par un seul substantif : tot onderhouding.
Dans le passage à la p. 13, 1. 7-8 De tertio autem aliquo modo dicendum, quod habeamus ideam rei, Glazemaker traduit tout autre chose : Doch van de geest, die de darde heeft, kan enigsins gezegt worden, dat hij een denkbeelt van de zaak heeft (« mais de celui qui a le troisième, on peut dire d’une manière ou d’autre, qu’il a une idée de la chose »). Ici également Meyer pourrait avoir reformulé les termes de Spinoza.
A la p. 10,1. 291e texte latin a propter id, la traduction behalven dit ; Glazemaker a donc lu praeter id, ce qui doit être le texte correct.
Puis nous trouvons deux fois dans la version latine de Meyer (p. 14, 1. 32 et 33) in meâ Philosophiâ, tandis que Glazemaker traduit in de Wijsbegeerte (« dans la philosophie »). Il me semble impossible que le traducteur ait omis deux fois le pronom possessif à dessein. L’inverse serait plus logique, puisqu’en hollandais le pronom possessif est employé beaucoup plus fréquement qu’en latin. Le pronom doit donc avoir été ajouté par Meyer et peut être considéré, paradoxalement, comme un hollandisme.
Enfin il y a une différence remarquable dans le sous-titre du livre : le texte latin dit : Tractatus de Intellectus Emendatione et de viâ, quâ optimè in veram rerum Cognitionem dirigitur, mais dans les NS nous lisons tout autre chose : en te gelijk van de Middel om het zelfde volmaakt te maken (« et simul de via ad eum (sc. intellectum) perficiendum »). Selon moi, la version néerlandaise est la plus authentique.
Tirons les conséquences provisoires de cette comparaison :
1. Le texte latin des OP est, quant à l’introduction, un remaniement stylistique du manuscrit de Spinoza, fait en 1677, probablement par Louis Meyer.
2. La traduction hollandaise dans les NS a été faite la même année par Glazemaker, qui a traduit aussi les autres textes de Spinoza. Tout en traduisant il avait à sa disposition le remaniement de Meyer et le manuscrit de Spinoza. Il a utilisé ce dernier texte ici ou là, indépendamment de Meyer.
3. Jusqu’à maintenant je n’ai pas de raison de penser qu’il y ait eu en 1661 ou peu de temps après, un texte du TIE apte à être publié, ni en latin ni en hollandais.
4. En interprétant le texte, on doit être très prudent avec le `Wortlaut’ exact. En tout cas il faut laisser ouverte la possibilité que la traduction néerlandaise ait en quelques endroits une plus grande authenticité que le texte latin.
5. Dernière conclusion : C. Gebhardt n’a pas compris la relation entre le texte et la traduction. Un éditeur futur qui voudra établir un texte vraiment critique n’aura pas la tâche facile.
[1] I. Kajanto, « Aspects of Spinoza’s Latinity ». Arctos, Acta Philologica Fennica XIII (1979) 49-83.
[2] J.P.N. Land, « Over de eerste uitgaven der brieven van Spinoza ». Verslagen en Mededelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen 11, 9 (1880). J.P.N. Land, « Over de uitgaven en den text der Ethica van Spinoza ». Ibidem 11, 11 (1882). Pour un jugement plus favorable, v. F. Akkerman « Pauvreté ou richesse du latin de Spinoza ». Acta Conventus Neo-Latini Bononiensis. Proceedings of the Fourth International Congress of Neo-Latin Studies. Ed. by R.J. Schoeck, New York 1985, 197-204.
[3] F. Akkerman, « Vers une meilleure édition de la correspondance de Spinoza ». Revue internationale de philosophie 119-120 (1977) 1-26, aussi dans ma thèse Studies in the Posthumous Works of Spinoza, Groningen 1980, 37-59.
[4] Th.H. Zweerman, Spinoza’s Inleiding tot de Filosofie. Een vertaling en structuuranalyse van de Inleiding der Tractatus De Intellectus Emendatione ; benevens sen comnentaar bij deze tekst. Thèse Louvain 1983.
[5] « de hac re et etiam de emendatione intellectus integrum opusculum composui, in cujus descriptions, et emendatione occupatus sum » (Epistola 6, ed. Gebhardt IV, p. 36, 12-14).
[6] F. Akkerman, « The préface to Spinoza’s Posthumous Works ». Studies ... (n. 3), 208-210 et passim dans le texte et les annotations (260-275). Aussi dans : LIAS VI (1979) 105-106 (et passim 102-173).
[7] « Tractatus de Emendatione Intellectus est ex prioribus nostri Philosophi operibus, testibus et stylo, et conceptibus » (Praefatio § 71, Studies (n. 3), 250-251). Aussi dans LIAS VI (1979) 144-145.
[8] M. Guéret, A. Robinet, P. Tombeur, Spinoza Ethica, Concordances, Index, Listes de fréquences, Tables comparatives, CETEDOC, Louvain-la-Neuve 1977. Spinoza, Traité Politique, texte latin, traduction par P.-F. Moreau, index P.-F. Moreau et Renée Bouveresse. Paris 1979.
[9] Gebhardt a changé en prosequendo.
[10] Studies (n. 3), 126-143.
[11] Studies (n. 3), 113-125.
[12] M. Zweerman (n. 4), 42-43, incline à accorder une valeur philosophique à cette variante.
[13] KV 11, 1 et 2 (Gebh. I, 54.10-13) ; EII - Proposition 40 - scolie 2 (Gebh. 11, 122.311).