PPD - II - Proposition 15 - Scolie



Cette démonstration paraîtra peut-être à beaucoup ne pas montrer qu’il n’appartient pas à la nature du mouvement de décrire une ligne courbe et pas davantage qu’il lui appartient d’en décrire une droite ; et cela parce qu’on ne peut assigner aucune ligne droite, qu’il n’y ait une ligne plus petite, soit droite, soit courbe, et aucune ligne courbe qu’il n’y ait une ligne courbe plus petite. Cependant, même en tenant compte de cela, je juge que la démonstration n’en est pas moins correcte, puisqu’elle conclut de la seule essence universelle, c’est-à-dire de la différence essentielle des lignes (et non de la quantité de chacune d’elles, c’est-à-dire d’une différence accidentelle) ce qui était proposé à démontrer. Toutefois, pour ne pas rendre plus obscure en la démontrant une chose assez claire par elle-même, je renvoie les Lecteurs à la seule définition du mouvement, qui n’affirme rien du mouvement, sinon le transport d’une partie de la matière du voisinage, etc. dans le voisinage, etc. Par suite, à moins que nous ne concevions ce transport comme le plus simple possible, c’est-à-dire comme ayant lieu suivant une ligne droite, nous attribuerons, par fiction, au mouvement quelque chose qui n’est pas contenu dans sa définition ou son essence et ainsi n’appartient pas à sa nature.