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Concluons donc brièvement une fois encore : il n’est, nous le voyons, nullement à craindre qu’une fiction soit confondue avec des idées vraies. Pour ce qui concerne d’abord la première sorte de fiction dont nous avons parlé, sitôt qu’une chose est conçue clairement, nous voyons que si cette chose, qui est conçue clairement, est en soi une vérité éternelle, et que son existence en soit une également, nous ne pouvons forger aucune fiction à son sujet ; par contre, si l’existence de la chose conçue n’est pas une vérité éternelle, il faut seulement prendre soin de confronter l’existence de la chose avec son essence et être attentif en même temps à l’ordre de la Nature. Quant à la dernière sorte de fiction, nous avons dit qu’elle consistait dans une attention non accompagnée d’assentiment portée à la fois sur plusieurs idées confuses se rapportant à des choses et à des actions diverses qui existent dans la nature, et nous avons vu aussi qu’une chose parfaitement simple ne pouvait être forgée, mais était un objet de connaissance ; et aussi une chose composée, pourvu que nous fussions attentifs aux parties les plus simples dont elle est composée. Bien plus, nous ne pouvons même pas, en combinant ces parties, forger des actions qui ne soient pas vraies : car nous sommes obligés de considérer en même temps comment et pourquoi telle action a lieu.


Concludamus iterum breviter, et videamus, quomodo fictio nullo modo sit timenda, ut ea cum veris ideis confundatur. Nam quoad primam, de qua prius locuti sumus, ubi scilicet res clare concipitur, vidimus, quod si ea res, quae clare concipitur, et etiam ipsius existentia sit per se aeterna veritas, nihil circa talem rem poterimus fingere ; sed si existentia rei conceptae non sit aeterna veritas, tantum est curandum, ut existentia rei cum eius essentia conferatur, et simul ad ordinem naturae attendatur. Quoad secundam fictionem, quam diximus esse simul attentionem sine assensu ad diversas ideas confusas, quae sunt diversarum rerum atque actionum in natura existentium, vidimus etiam rem simplicissimam non posse fingi, sed intelligi, et etiam rem compositam, modo ad partes simplicissimas, ex quibus componitur, attendamus ; imo nec ex ipsis ullas actiones, quae verae non sunt, nos posse fingere. Nam simul cogemur contemplari, quomodo et cur tale quid fiat.