144(2). EIV - Appendice - Chapitre 17


Les hommes sont encore conquis par les largesses, ceux-là surtout qui n’ont pas de quoi se procurer les choses nécessaires à leur subsistance. Porter secours, toutefois, à chaque indigent, cela dépasse de beaucoup les forces et l’intérêt d’un particulier. Ses richesses ne sauraient à beaucoup près y suffire, et la limitation de ses facultés ne lui permet pas de se rendre l’ami de tous ; le soin des pauvres s’impose donc à la société entière et concerne seulement l’intérêt commun. [*]


Vincuntur præterea homines etiam largitate, præcipue ii qui non habent unde comparare possint illa quæ ad vitam sustentandam necessaria sunt. Attamen unicuique indigenti auxilium ferre vires et utilitatem viri privati longe superat. Divitiæ namque viri privati longe impares sunt ad id suppeditandum. Unius præterea viri facultas limitatior est quam ut omnes sibi possit amicitia jungere ; quare pauperum cura integræ societati incumbit et ad communem tantum utilitatem spectat.

[*(Saisset :) Les libéralités contribuent encore à se rendre mettre du cœur des hommes, surtout de ceux qui n’ont pas les moyens de se procurer les choses nécessaires à la vie. Cependant il est clair que donner secours à tous les indigents, cela va beaucoup au delà des forces et de l’intérêt d’un particulier, les richesses d’un particulier ne pouvant suffire à beaucoup près à tant de misères. De plus, le cercle où s’étendent les facultés d’un seul homme est trop limité pour qu’il puisse s’attirer l’amitié de tout le monde. Le soin des pauvres est donc l’affaire de la société tout entière, et elle ne regarde que l’utilité générale.