EII - Proposition 10
L’être de la substance n’appartient pas à l’essence de l’homme, autrement dit ce n’est pas une substance qui constitue la forme de l’homme.
DÉMONSTRATION
L’être de la substance en effet enveloppe l’existence nécessaire (Prop. 7, p. I). Si donc l’être de la substance appartenait à l’essence de l’homme, la substance étant supposée donnée, l’homme serait nécessairement donné (Déf. 2), et conséquemment l’homme existerait nécessairement, ce qui (Ax. 1) est absurde. Donc, etc. C.Q.F.D. [*]
Ad essentiam hominis non pertinet esse substantiæ sive substantia formam hominis non constituit.
DEMONSTRATIO :
Esse enim substantiæ involvit necessariam existentiam (per propositionem 7 partis I). Si igitur ad hominis essentiam pertineret esse substantiæ, data ergo substantia, daretur necessario homo (per definitionem 2 hujus) et consequenter homo necessario existeret, quod (per axioma 1 hujus) est absurdum. Ergo etc. Q.E.D.
[*] (Saisset) : L’être de la substance n’appartient pas à l’essence de l’homme ; en d’autres termes, ce n’est pas la substance qui constitue la forme ou l’essence de l’homme. Démonstration L’être de la substance enveloppe, en effet, l’existence nécessaire (par la Propos. 7, partie 1]). Par conséquent, si l’être de la substance appartenait à l’essence de l’homme, la substance étant donnée, l’homme serait nécessairement donné (par la Déf. 2), et de cette façon l’homme existerait nécessairement, ce qui est absurde (par l’Axiome 1). Donc, etc. C.Q.F.D.