EIV - Appendice - Chapitre 28


Pour se procurer ce nécessaire, les forces de chacun ne suffiraient guère si les hommes ne se rendaient de mutuels services. L’argent est devenu l’instrument par lequel on se procure vraiment toutes choses et le résumé des richesses, si bien que son image occupe d’ordinaire plus qu’aucune chose l’Âme du vulgaire ; on ne peut guère en effet imaginer aucune sorte de Joie, sinon avec l’accompagnement comme cause de l’idée de monnaie. [*]


Ad hæc autem comparandum vix uniuscujusque vires sufficerent nisi homines operas mutuas traderent. Verum omnium rerum compendium pecunia attulit, unde factum ut ejus imago mentem vulgi maxime occupare soleat quia vix ullam lætitiæ speciem imaginari possunt nisi concomitante nummorum idea tanquam causa.

[*(Saisset :) Pour suffire à ces besoins, les forces humaines seraient trop bornées si les hommes ne s’aidaient mutuellement. Mais l’argent étant devenu le moyen de se procurer toutes choses, c’est l’image de l’argent qui occupe avant tout l’âme du vulgaire, et il ne peut se représenter aucun événement heureux sans y joindre l’idée de l’argent comme cause de toute espèce de bonheur.