EIV - Proposition 51 - scolie
L’Indignation, telle qu’elle est définie par nous (Déf. 20 des Aff.) est nécessairement mauvaise (Prop. 45). Il faut observer, toutefois, que si l’autorité supérieure, en vue de maintenir la paix dans la Cité, punit un Citoyen qui a commis une injustice à l’égard d’un autre, je ne dis pas qu’elle est indignée contre lui, car elle n’est point poussée par la Haine à le perdre, mais a pour le punir un mobile qui est la moralité. [*]
Indignatio prout ipsa a nobis definitur (vide 20 affectuum definitionem) est necessario mala (per propositionem 45 hujus) sed notandum quod quando summa potestas desiderio quo tenetur tutandæ pacis, civem punit qui alteri injuriam fecit, eandem civi indignari non dico quia non odio percita ad perdendum civem sed pietate mota eundem punit.
[*] (Saisset :) L’indignation, telle que nous l’avons définie (voyez la Déf. 20 des pass.), est nécessairement mauvaise (par la Propos. 45) ; mais il faut remarquer que lorsque le souverain, animé du désir de maintenir la paix dans l’Etat, punit un citoyen qui a commis une injustice à l’égard d’autrui, je ne dis point qu’il s’indigne contre lui ; car ce n’est point ici la haine qui pousse le souverain à perdre un citoyen ; c’est l’amour de l’Etat qui le décide à le punir.