EIV - Proposition 9 - corollaire
L’image d’une chose future ou passée, c’est-à-dire d’une chose que nous nous représentons avec une relation au temps futur ou passé, le présent exclu, est plus faible, toutes choses égales d’ailleurs, que l’image d’une chose présente ; et conséquemment une affection se rapportant à une chose future ou passée sera, toutes choses égales d’ailleurs, plus relâchée qu’une affection se rapportant à une chose présente. [*]
Imago rei futuræ vel præteritæ hoc est rei quam cum relatione ad tempus futurum vel præteritum secluso præsenti contemplamur, cæteris paribus debilior est imagine rei præsentis et consequenter affectus erga rem futuram vel præteritam cæteris paribus remissior est affectu erga rem præsentem.
[*] (Saisset :) L’image d’une chose future ou passée, c’est-à-dire d’une chose qui est considérée par nous dans un certain rapport avec l’avenir ou le passé, à l’exclusion du présent, est plus faible, toutes choses égales d’ailleurs, que l’image d’une chose présente ; et par conséquent toute passion qui a pour objet une chose présente ou passée est plus faible qu’une passion dont l’objet existe présentement.