Traité politique, VII, §09
Il ne peut être douteux que nul ne concevra jamais la pensée de corrompre le conseil par des présents. Car si, parmi un si grand nombre d’hommes il s’en trouvait un ou deux capables de se laisser gagner, cette faiblesse n’aurait pas de suite, puisque, nous l’avons dit, une opinion qui ne rallie pas au moins cent suffrages est écartée [1].
Traduction Saisset :
Que personne ne se flatte de pouvoir corrompre le Conseil par des présents. Si, en effet, on parvenait à séduire un ou deux conseillers, cela ne servirait à rien, puisqu’il est entendu que tout avis qui n’aura pas réuni pour le moins cent suffrages sera nul.
Quod nemo unquam in animum inducet hoc concilium muneribus corrumpere, dubitari non potest. Si enim aliquis ex tam magno hominum numero unum aut alterum ad se trahat, sane nihil promovebit. Nam, uti diximus, sententia, quae centum ad minimum suffragia non habuerit, irrita est.
[1] Voyez Traité politique, VI, 25.