EII - Proposition 33
Il n’y a dans les idées rien de positif à cause de quoi elles sont dites fausses.
DÉMONSTRATION
Si on le nie, que l’on conçoive, si on le peut, un mode positif de penser qui constitue la forme de l’erreur, c’est-à-dire de la fausseté. Ce mode de penser ne peut être en Dieu (Prop. préc.) et hors de Dieu rien ne peut ni être ni être conçu (Prop. 15, p. I). Il ne peut donc rien y avoir de positif dans les idées à cause de quoi elles sont dites fausses. [*]
Nihil in ideis positivum est propter quod falsæ dicuntur.
DEMONSTRATIO :
Si negas, concipe si fieri potest, modum positivum cogitandi qui formam erroris sive falsitatis constituat. Hic cogitandi modus non potest esse in Deo (per propositionem præcedentem) ; extra Deum autem etiam nec esse nec concipi potest (per propositionem 15 partis I). Atque adeo nihil potest dari positivum in ideis propter quod falsæ dicuntur. Q.E.D.
[*] (Saisset :) Ce n’est rien de positif qui fait la fausseté des idées. Démonstration Si vous niez cela, essayez de concevoir un mode positif de la pensée qui constitue la forme de l’erreur et de la fausseté. Un tel mode ne se peut trouver en Dieu (par la Propos. précédente), et il ne peut non plus exister ni se concevoir hors de Dieu (par la Propos. 15, partie 1). Par conséquent, ce ne peut rien être de positif qui fait la fausseté des idées. C. Q. F. D.