EV - Proposition 3
EII - Proposition 21 (et EII - Proposition 21 - scolie).
EIII - Proposition 3 ; Ethique III - Définition générale des affects.
Une affection qui est une passion, cesse d’être une passion, sitôt que nous en formons une idée claire et distincte.
DÉMONSTRATION
Une affection qui est une passion est une idée confuse (Défin. gén. des Affections). Si donc nous formons de cette affection une idée claire et distincte, il n’y aura entre cette idée et l’affection elle-même, en tant qu’elle le rapporte à l’Âme seule, qu’une distinction de raison (Prop. 21, p. II, avec son Scolie) ; et ainsi (Prop. 3, p. III) l’affection cessera d’être une passion. C.Q.F.D. [*]
Affectus qui passio est, desinit esse passio simulatque ejus claram et distinctam formamus ideam.
DEMONSTRATIO :
Affectus qui passio est, idea est confusa (per generalem affectuum definitionem). Si itaque ipsius affectus claram et distinctam formemus ideam, hæc idea ab ipso affectu quatenus ad solam mentem refertur, non nisi ratione distinguetur (per propositionem 21 partis II cum ejusdem scholio) adeoque (per propositionem 3 partis III) affectus desinet esse passio. Q.E.D.
[*] (Saisset :) Une affection passive cesse d’être passive aussitôt que nous nous en formons une idée claire et distincte. Démonstration Une affection passive, c’est une idée confuse (par la Déf. génér. des passions) ; si donc nous nous formons de cette affection même une idée claire et distincte, cette idée ne se distinguera de l’affection, en tant que l’affection est rapportée uniquement à l’âme, que d’une distinction abstraite (par la Propos. 21, part. 2, et son Scol.), et en conséquence (par la Propos. 3, part. 3) l’affection passive cessera d’être passive. C. Q. F. D.