PPD - II - Proposition 22 - Corollaire 3



Il suit de là, que le mouvement est distinct de la vitesse. Nous concevons en effet que de deux corps ayant même vitesse l’un puisse avoir plus de mouvement que l’autre (par la Proposition 21, partie II) ; et inversement qu’ayant des vitesses inégales ils puissent avoir des mouvements égaux (par le corollaire précédent). Cela ressort d’ailleurs aussi de la seule définition du mouvement qui n’est pas autre chose que le transport d’un corps du voisinage, etc.

Il faut noter toutefois que ce troisième corollaire ne contredit pas le premier. Car la vitesse est conçue par nous de deux façons ; ou bien en tant qu’un corps est séparé plus ou moins au même instant des corps le touchant immédiatement et, comme tel, participe plus ou moins du mouvement ou du repos ; ou bien en tant qu’il parcourt en un même temps une distance plus grande ou plus petite et à cet égard est distinct du mouvement.

J’aurais pu ajouter ici d’autres Propositions pour développer plus amplement la Proposition 14 de cette partie et expliquer les forces des choses en un état quelconque, comme nous l’avons fait ici à l’égard du mouvement ; mais il suffira de lire l’Article 43, partie II des Principes, et d’adjoindre seulement une Proposition qui est nécessaire pour entendre ce qui suit.