PPD - II - Proposition 33
Le corps B, dans les conditions ci-dessus, peut, par la survenue d’une force aussi petite qu’on voudra, être mû dans une direction quelconque.
Démonstration
Tous les corps touchant B immédiatement, puisque (par hypothèse) ils sont en mouvement et que B (par la Proposition précédente) reste immobile, sitôt qu’ils touchent B rejailliront du côté opposé en gardant tout leur mouvement (par la Proposition 28, partie II) ; et ainsi le corps B est constamment délaissé par les corps qui le touchent immédiatement ; si grand que l’on veuille supposer B, aucune action n’est donc requise pour le séparer des corps qui le touchent immédiatement (par notre quatrième observation au sujet de la Définition 8). Donc aucune force extérieure, si petite qu’on la veuille supposer, ne peut être appliquée à B, qu’elle ne soit plus grande que la force par laquelle B demeure dans le même lieu (car nous l’avons déjà démontré, il n’a lui-même aucune force de rester attaché aux corps le touchant immédiatement) ; et plus grande aussi, jointe à l’impulsion des corpuscules poussant B du même côté qu’elle, que la force des corpuscules poussant B du côté opposé (et supposée égale à l’impulsion contraire) ; donc (par l’Axiome 20), le corps B sera mis en mouvement par cette force extérieure si petite qu’elle soit.
C.Q.F.D.