TTP - Chap. XIX - §1 : Introduction : nier que le droit sacré appartienne au souverain, c’est diviser l’État.



[1] Quand j’ai dit plus haut que les détenteurs du pouvoir avaient seuls le droit de tout régler, et que tout droit est suspendu à leur décret, je n’ai pas voulu entendre seulement le droit civil, mais aussi le droit sacré duquel ils doivent être également interprètes et défenseurs. Je veux ici le faire expressément observer et traiter ce point explicitement dans ce chapitre, parce qu’il y a beaucoup d’auteurs qui nient que ce droit de régler les choses sacrées appartienne au souverain et ne veulent pas le reconnaître comme interprète du droit sacré ; d’où ils prennent licence de l’accuser, de le traduire devant un tribunal ecclésiastique et même de l’excommunier (comme autrefois Ambroise excommunia l’empereur Théodose). Nous verrons dans la suite de ce chapitre que par cette méthode ils divisent l’État et cherchent un moyen de parvenir eux-mêmes au pouvoir.