Traité politique, VI, 37
Le pouvoir doit être indivisible. Si donc le roi a engendré plusieurs enfants, c’est à l’aîné, par droit de nature, de lui succéder. Il ne faut jamais admettre que la royauté soit partagée entre eux, ni qu’elle reste indivise entre tous ou quelques-uns et il faut permettre encore beaucoup moins qu’une partie de l’État soit donnée en dot à une fille, car sous aucun prétexte les filles ne doivent hériter du pouvoir.
Traduction Saisset :
L’empire doit être indivisible. Si donc le Roi a plusieurs enfants, l’aîné lui succède de droit. Il ne faut souffrir en aucune façon que l’empire soit divisé entre eux, ni qu’il soit livré indivis à tous ou à quelques-uns, beaucoup moins encore qu’il soit permis de donner une partie de l’empire en dot. Car on ne doit pas accorder que les filles aient part à l’hérédité de l’empire.
Imperium indivisibile esse debet. Si igitur rex plures liberos procreaverit, illorum maior natu iure succedat, minime autem concedendum, ut imperium inter ipsos dividatur, nec ut indivisum omnibus vel aliquibus tradatur, et multo minus, ut partem imperii dotem filiae dare liceat. Nam, filias in haereditatem imperii venire, nulla ratione concedendum.