Traité politique, VIII, §49
Les universités fondées aux frais de l’État sont instituées moins pour cultiver l’esprit que pour le contraindre. Dans une libre république au contraire, la meilleure façon de développer les sciences et les arts est de donner à chacun licence d’enseigner à ses frais et au péril de sa réputation. Mais je réserve pour une autre partie de l’ouvrage ces observations et d’autres semblables, car je n’ai voulu traiter ici que de ce qui concerne le seul État aristocratique [1].
Traduction Saisset :
Les académies, fondées aux frais de l’État, ont généralement pour but moins de cultiver les intelligences que de les comprimer. Au contraire, dans un État libre, les sciences et les arts seront parfaitement cultivés ; car on y permettra à tout citoyen d’enseigner en public, à ses risques et périls. Mais je réserve ce point et d’autres semblables pour un autre endroit, n’ayant voulu traiter dans ce chapitre que les questions qui se rapportent au gouvernement aristocratique.
Academiae, quae sumptibus reipublicae fundantur, non tam ad ingenia colenda, quam ad eadem coercenda instituuntur. Sed in libera republica tum scientiae et artes optime excolentur, si unicuique veniam petenti concedatur publice docere, idque suis sumptibus, suaeque famae periculo. Sed haec et similia ad alium locum reservo. Nam hic de iis solummodo agere constitueram, quae ad solum imperium aristocraticum pertinent.