EIV - Proposition 27
EII - Proposition 40 - scolie 2 ; EII - Proposition 41 ; EII - Proposition 43 (et EII - Proposition 43 - scolie).
Il n’est aucune chose que nous sachions avec certitude être bonne ou mauvaise, sinon ce qui conduit réellement à la connaissance ou peut empêcher que nous ne la possédions.
DÉMONSTRATION
L’Âme, en tant que raisonnable, n’appète rien d’autre que la connaissance, et ne juge pas qu’aucune chose lui soit utile, sinon ce qui conduit à la connaissance (Prop. préc.). Mais l’Âme (Prop. 41 et 43, p. II, dont on verra aussi le Scolie) n’a de certitude au sujet des choses qu’en tant qu’elle a des idées adéquates, ou (ce qui, par le Scolie 2 de la Prop, 40, p. II, revient au même) en tant qu’elle est raisonnable. Donc il n’est aucune chose que nous sachions avec certitude être bonne pour nous, sinon ce qui conduit réellement à la connaissance ; et aucune chose que nous sachions au contraire mauvaise, sinon ce qui empêche que nous ne possédions la connaissance. C.Q.F.D. [*]
Nihil certo scimus bonum aut malum esse nisi id quod ad intelligendum revera conducit vel quod impedire potest quominus intelligamus.
DEMONSTRATIO :
Mens quatenus ratiocinatur nihil aliud appetit quam intelligere nec aliud sibi utile esse judicat nisi id quod ad intelligendum conducit (per propositionem præcedentem). At mens (per propositiones 41 et 43 partis II, cujus etiam scholium vide) rerum certitudinem non habet nisi quatenus ideas habet adæquatas sive (quod per scholia propositionis 40 partis II idem est) quatenus ratiocinatur ; ergo nihil certo scimus bonum esse nisi id quod ad intelligendum revera conducit et contra id malum quod impedire potest quominus intelligamus. Q.E.D.
EIV - Proposition 28 ; EIV - Proposition 38 ; EIV - Proposition 40 ; EIV - Proposition 48 ; EIV - Proposition 50.
[*] (Saisset :) Rien ne nous est connu comme certainement bon ou mauvais que ce qui nous conduit à comprendre véritablement les choses, ou ce qui peut nous en éloigner. Démonstration L’âme, en tant qu’elle use de la raison, ne désire rien autre chose que de comprendre, et ne considère comme utile pour elle que ce qui la conduit à ce but (par la Propos. précéd.). Or l’âme (par les propos. 41 et 43, part. 2, et le Scol. de la Propos. 43) ne connaît les choses avec certitude qu’en tant qu’elle a des idées adéquates, c’est-à-dire en tant qu’elle use de la raison (ce qui est la même chose par le Schol. de la Propos. 40, part. 2). Donc rien ne nous est connu comme certainement bon que ce qui nous conduit à comprendre véritablement les choses, et au contraire, comme certainement mauvais, que ce qui peut nous en éloigner. C. Q. F. D.