Traité politique, VI, 39



Pour ce qui est des citoyens, il est manifeste par le § 5 du chapitre III que chacun d’eux est tenu d’obéir à tous les commandements du roi, c’est-à-dire à tous les édits promulgués par le grand conseil (voir au sujet de cette condition les §§ 18 et 19 de ce chapitre), alors même qu’il les juge absurdes, et qu’il peut légitimement y être contraint. Tels sont les principes fondamentaux d’un État monarchique, les bases sur lesquelles il doit être édifié pour être stable, ainsi que nous le démontrerons dans le chapitre suivant.


Traduction Saisset :

Pour ce qui touche les citoyens, il est évident, par l’article 5 du chapitre III, que chacun d’eux est tenu d’obéir à tous les ordres du Roi ou aux édits promulgués par le grand Conseil (voyez sur ce point les articles 18 et 19 du présent chapitre) ; cette obéissance est de rigueur, alors même qu’on croirait absurdes les décrets de l’autorité, et l’autorité a le droit d’user de la force pour se faire obéir. Tels sont les fondements du gouvernement monarchique et ce sont les seuls sur lesquels il puisse être solidement établi, comme nous allons le démontrer au chapitre suivant.


Ad cives quod attinet, patet ex art. 5. cap. 3. eorum unumquemque ad omnia regis mandata sive edicta a concilio magno promulgata (vide de hac conditione art. 18. et 19. huius cap.) obtemperare debere, tametsi eadem absurdissima credat, vel iure ad id cogi. Atque haec imperii monarchici fundamenta sunt, quibus superstrui debet, ut stabile sit, quemadmodum in seq. cap. demonstrabimus.