Celui qui se représente l’objet qu’il hait dans la tristesse en sera réjoui ; dans la joie, il en sera contristé ; et chacune de ces affections sera en lui plus ou moins forte, suivant que l’affection contraire le sera plus ou moins dans l’objet odieux.

Démonstration

L’objet odieux, en tant qu’il est dans la tristesse, tend à la destruction de son être, et y tend d’autant plus que la tristesse est plus forte (par le Scol. de la Propos. 11->433]). Celui donc qui se représente l’objet odieux dans la tristesse devra (par la propos. 20) en être réjoui, et avec d’autant plus de force qu’il se figure cette tristesse plus grande. Voilà le premier point. De plus, la joie exprime l’existence de celui qui l’éprouve (par le même Scol. de la Propos. 11), et avec d’autant plus de force qu’elle est plus grande. Lors donc qu’on se représente l’objet odieux dans la joie, l’effort de l’âme est empêché par cette image (en vertu de la Propos. 13) ; en d’autres termes (par le Scol. de la Propos. 11), l’âme est saisie de tristesse, etc. C. Q. F. D.