EIII - Proposition 7
L’effort par lequel chaque chose s’efforce de persévérer dans son être n’est rien en dehors de l’essence actuelle de cette chose.
DÉMONSTRATION
De l’essence supposée donnée d’une chose quelconque suit nécessairement quelque chose (Prop. 36, p. I), et les choses ne peuvent rien que ce qui suit nécessairement de leur nature déterminée (Prop. 29, p. I) ; donc la puissance d’une chose quelconque, ou l’effort par lequel, soit seule, soit avec d’autres choses, elle fait ou s’efforce de faire quelque chose, c’est-à-dire (Prop. 6, p. III) la puissance ou l’effort, par lequel elle s’efforce de persévérer dans son être, n’est rien en dehors de l’essence même donnée ou actuelle de la chose. C.Q.F.D. [*]
Conatus quo unaquæque res in suo esse perseverare conatur, nihil est præter ipsius rei actualem essentiam.
DEMONSTRATIO :
Ex data cujuscunque rei essentia quædam necessario sequuntur (per propositionem 36 partis I) nec res aliud possunt quam id quod ex determinata earum natura necessario sequitur (per propositionem 29 partis I) ; quare cujuscunque rei potentia sive conatus quo ipsa vel sola vel cum aliis quidquam agit vel agere conatur hoc est (per propositionem 6 hujus) potentia sive conatus quo in suo esse perseverare conatur, nihil est præter ipsius rei datam sive actualem essentiam. Q.E.D.
EIII - Proposition 9 ; EIII - Proposition 10 ; EIII - Proposition 37 ; EIII - Proposition 54.
EIV - Définition 8 ; EIV - Proposition 4 ; EIV - Proposition 5 ; EIV - Proposition 8 ; EIV - Proposition 15 ; EIV - Proposition 18 (et EIV - Proposition 18 - scolie) ; EIV - Proposition 20 ; EIV - Proposition 21 ; EIV - Proposition 22 ; EIV - Proposition 25 ; EIV - Proposition 26 ; EIV - Proposition 32 ; EIV - Proposition 33 ; EIV - Proposition 53 ; EIV - Proposition 60 ; EIV - Proposition 64.
EV - Axiome 2 ; EV - Proposition 8 ; EV - Proposition 9 ; EV - Proposition 25.
[*] (Saisset :) L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose. Démonstration L’essence d’un être quelconque étant donnée, il en résulte nécessairement certaines choses (par la Propos. 36, partie 1) ; et tout être ne peut rien de plus que ce qui suit nécessairement de sa nature déterminée (par la Propos. 29, partie 1). Par conséquent, la puissance d’une chose quelconque, ou l’effort par lequel elle agit ou tend à agir, seule ou avec d’autres choses, en d’autres termes (par la Propos. 6), la puissance d’une chose, ou l’effort par lequel elle tend à persévérer dans son être, n’est rien de plus que l’essence donnée ou actuelle de cette chose. C. Q. F. D.