Aristote

La fin et les moyens dans la vie de l’ homme libre

Peut-il être juste de vouloir la guerre ?

La vie aussi se divise : en loisir et labeur, guerre et paix, et parmi les actions les unes concernent ce qui est indispensable et utile, les autres ce qui est beau. En ces domaines le choix est nécessairement le même pour les parties de l’âme et leurs actions : la guerre doit être choisie en vue de la paix, le labeur en vue du loisir, les choses indispensables et utiles en vue de celles qui sont belles. C’est donc en considérant tout cela qu’il revient à l’homme d’État de légiférer, selon les parties de l’âme aussi bien que leurs actions, et de préférence en prenant en compte les choses meilleures et les fins. Il en va de même à propos des genres de vie et de la distinction entre nos actions . Car il faut être capable de travailler et de faire la guerre mais encore plus de vivre en paix et dans le loisir, être capable d’accomplir les tâches indispensables et utiles mais encore plus les belles actions. De sorte que c’est en vue de tels buts qu’il faut aussi éduquer ceux qui sont encore des enfants et ceux d’autres âges dans la mesure où ils ont besoin d’éducation.

Voir aussi VII, 15,1-3

Aristote, Les Politiques, VII, 14, 12-14, 1333a31-b5