• « En un sens général, on appelle ritournelle tout ensemble de matières d’expression qui trace un territoire, et qui se développe en motifs territoriaux, en paysages territoriaux (il y a des ritournelles motrices, gestuelles, optiques, etc.). En un sens restreint, on parle de ritournelle quand l’agencement est sonore ou ’’dominé’’ par le son - mais pourquoi cet apparent privilège ? » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 397.)
  • « La ritournelle (…) fabrique du temps ’’impliqué’’. [Elle] est la forme a priori du temps. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 418.)
  • « Ritournelle (de l’italien ritorno, ritornare, petite musique qui se répète) : Forme de retour ou de revenir, notamment musical, lié à la territorialité et à la déterritorialisation, et fabriquant du temps. » (Arnaud Villani, « Ritournelle », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 304.)
  • « La ritournelle se définit par la stricte coexistence ou contemporanéité de trois dynamismes impliqués les uns dans les autres. Elle forme un système complet du désir, une logique de l’existence (ou une « logique extrême et sans rationalité »). Elle s’expose dans deux triades un peu différentes. Première triade : 1. Chercher à rejoindre le territoire, pour conjurer le chaos, 2. Tracer et habiter le territoire qui filtre le chaos, 3. S’élancer hors du territoire ou se déterritorialiser vers un cosmos qui se distingue du chaos (Mille plateaux, p. 368 et pp. 382-383 ; Pourparlers, pp. 200-201). Seconde triade : 1. Chercher un territoire, 2. Partir ou se déterritorialiser, 3. Revenir ou se reterritorialiser (Qu’est-ce que la philosophie ?, p. 66). (…) La ritournelle mérite deux fois son nom : d’abord comme tracé qui revient sur soi, se reprend, se répète ; ensuite, comme circularité des trois dynamismes (se chercher un territoire = chercher à le rejoindre). » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, pp. 74-75.)