Réalisé par Raphaël Bessis à partir des textes de Gilles Deleuze, du Vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, du Vocabulaire de Deleuze de François Zourabichvili, Ed. Ellipses, 2003, et du livret réalisé par David Lapoujade à l’occasion de l’exposition « Deleuze » organisé par l’ADPF (association pour la diffusion de la pensée française), 2004), et mis en ligne par jld.
Ces éléments d’un petit vocabulaire deleuzien se veulent une invitation à découvrir l’oeuvre de Gilles Deleuze, ainsi que ces précieux guides que sont les ouvrages utilisés comme références. Les quelques éléments qui te sont proposés ici, ami butineur, ne peuvent remplacer la fréquentation de ces livres.
« L’artiste ou le philosophe ont souvent une petite santé fragile, un
organisme faible, un équilibre mal assuré [.] . Mais ce n’est pas la mort
qui les brise, c’est plutôt l’excès de vie qu’ils ont vu, éprouvé, pensé.
(Gilles Deleuze, Pourparlers 1972-1990, Ed. de Minuit, 1990, pp. 195-196.)
« Croire au monde, c’est ce qui nous manque le plus ; nous avons tout à fait
perdu le monde, on nous en a dépossédé. Croire au monde, c’est aussi bien
susciter des événements même petits qui échappent au contrôle, ou faire
naître de nouveaux espaces-temps, même de surface ou de volume réduits. (.)
C’est au niveau de chaque tentative que se jugent la capacité de résistance
ou au contraire la soumission à un contrôle. » (Gilles Deleuze, Pourparlers
1972-1990, Ed. de Minuit, 1990, p. (...)
« Nous ne manquons pas de communication, au contraire nous en avons trop,
nous manquons de création. Nous manquons de résistance au présent. » (Gilles
Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991,
p. 104.)
« Il y a des mots de passe sous les mots d’ordre. Des mots qui seraient
comme de passage, des composantes de passage, tandis que les mots d’ordre
marquent des arrêts, des compositions stratifiées, organisées. La même
chose, le même mot, a sans doute cette double nature : il faut extraire l’une
de l’autre - transformer les compositions d’ordre en composantes de
passages. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie,
tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. (...)
« Écrire, c’est peut-être amener au jour cet agencement de l’inconscient,
sélectionner les voix chuchotantes, convoquer les tribus et les idiomes
secrets, d’où j’extrais quelque chose que j’appelle Moi. » (Gilles Deleuze
et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux,
Ed. de Minuit, 1980, p. 107.)
« Nécessité de ne pas avoir le contrôle de la langue, d’être un étranger
dans sa propre langue, pour tirer la parole à soi et mettre au monde quelque
chose d’incompréhensible ». (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme
et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, pp.
468-469.)
« Ton secret, on le voit toujours sur ton visage et dans ton oeil. Perds le
visage » (Gilles Deleuze, Dialogues avec Claire Parnet, Ed. Flammarion,
1977, p. 59.)
« Comment défaire le visage, en libérant en nous les têtes chercheuses qui
tracent des lignes de devenir ? Comment passer le mur, en évitant de
rebondir sur lui, en arrière, ou d’être écrasés ? Comment sortir du trou
noir, au lieu de tournoyer au fond, quelles particules faire sortir du trou
noir ? Comment briser même notre amour pour (...)
« Comment tracer son mince chemin stoïcien, qui consiste à être digne de ce
qui arrive, à dégager quelque chose de gai et d’amoureux dans ce qui arrive,
une lueur, une rencontre, un événement, une vitesse, un devenir ? » (Gilles
Deleuze, Dialogues avec Claire Parnet, Ed. Flammarion, 1977, p. 80.)
« De même que vous ne savez pas ce que peut un corps, de même qu’il y a
beaucoup de choses dans le corps que vous ne connaissez pas, qui dépassent
votre connaissance, de même il y a dans l’âme beaucoup de choses qui
dépassent votre conscience. Voilà la question : qu’est-ce que peut un corps
? de quels affects êtes-vous capables ? Expérimentez, mais il faut beaucoup
de prudence pour expérimenter. » (Gilles Deleuze, Dialogues, avec Claire
Parnet, Ed. Flammarion, 1977, pp. (...)
voyez : Psychanalyse ; Corps sans organes (corps et organisme) :.
« Là où la psychanalyse dit : Arrêtez, retrouvez votre moi, il faudrait dire
: Allons encore plus loin, nous n’avons pas encore trouvé notre CsO [Corps
sans organes], pas assez défait notre moi. » (Gilles Deleuze et Félix
Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de
Minuit, 1980, p. (...)
voyez : Psychanalyse
« Chaque fois que le désir est trahi, maudit, arraché à son champ d’
immanence, il y a un prêtre là-dessous. Le prêtre a lancé la triple
malédiction sur le désir : celle de la loi négative, celle de la règle
extrinsèque, celle de l’idéal transcendant. Tourné vers le nord, le prêtre a
dit : Désir est manque (comment ne manquerait-il pas de ce qu’il désire ?).
(.) Puis, tourné vers le sud, le prêtre a rapporté le désir au plaisir. Car
il y a des prêtres hédonistes et même orgastiques. (...)
voyez : Psychanalyste ; Moi (défaire le _).
« Au lieu de participer à une entreprise de libération effective, la
psychanalyse prend part à l’œuvre de répression bourgeoise la plus générale, celle qui a consisté à maintenir l’humanité européenne sous le joug de papa-maman, et à ne pas en finir avec ce problème-là. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 1 : L’Anti-Odipe, Ed. de Minuit, 1972, p. (...)
« Les Anglais sont précisément des nomades qui traitent le plan d’immanence comme un sol meuble et mouvant, un champ d’expérience radical, un monde en archipel où ils se contentent de planter leurs tentes, d’île en île et sur la mer. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 101).
« Le véritable objet de la science, c’est de créer des fonctions, le véritable objet de l’art, c’est de créer des agrégats sensibles et l’objet de la philosophie, créer des concepts » (Gilles Deleuze, Pourparlers 1972 -1990, Ed. de Minuit, 1990, p. 168).
voir Espace lisse/Espace strié (haptique et optique)
« Pour faire un usage pervers de la notion [« d’espace lisse »], on pourrait se demander si le lisse n’est pas un modèle utile pour penser le post-capitalisme financier, dont les flux se concentrent, fuient ou glissent, se déplacent et s’agglutinent sur des valeurs, au gré de « lois » qui ont plus d’affinités avec les nécessités mystérieuses d’une météorologie de tempête qu’avec une science prédictive. (…) Deleuze lui-même avait perçu cette accointance de (...)
« La capture détermine le mode par lequel des individus (biologiques, sociaux, noétiques) entrent dans des rapports variables qui les transforment. L’exemple princeps en est la symbiose qui lie la guêpe et l’orchidée (…) : la série animale (guêpe) « captée » par l’apparence de l’orchidée, assure la fonction d’organe reproducteur pour la série végétale (Mille plateaux, 1980, p. 17). (…) La capture débouche donc sur une théorie du devenir, comme agencement : les termes « agencés » par la capture sont pris dans un (...)
« Ce qui caractérise le chaos, en effet, c’est moins l’absence de déterminations que la vitesse infinie avec laquelle elles s’ébauchent et s’évanouissent : ce n’est pas un mouvement de l’une à l’autre, mais au contraire l’impossibilité d’un rapport entre deux déterminations, puisque l’une n’apparaît pas sans que l’autre ait déjà disparu, et que l’une apparaît comme évanouissante quand l’autre disparaît comme ébauche. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, pp. 44-45.) (...)
« Le chaos a trois filles suivant le plan qui le recoupe : ce sont les Chaoïdes, l’art, la science et la philosophie, comme formes de la pensée et de la création (…). » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 196.)
« La philosophie, la science et l’art « tirent des plans sur le chaos » : la philosophie en rapporte des variationsconceptuelles infinies, le scientifique des variablesqui ont été rendues indépendantes par ralentissement jusqu’à entrer sous (...)
« Terme inventé par James Joyce (Finnegans Wake, 1939), tacitement repris par Deleuze pour signifier : « L’identité interne du monde et du chaos » (Différence et répétition,1968, p. 382). (…) [C’est] l’affirmation de la conception d’un monde « constitué de séries divergentes » (Le Pli, Leibniz et le baroque, 1988, p. 188). » (Robert Sasso et Arnaud Villani, Le vocabulaire de Gilles Deleuze, Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, pp. (...)
voyez : Moi (défaire le _).
« Pas de bouche Pas de langue Pas de dents Pas de larynx Pas d’œsophage Pas d’estomac Pas de ventre Pas d’anus Je reconstruirai l’homme que je suis » (Antonin Artaud, 1948, p. 84, cité par Gilles Deleuze, Logique du sens, 1969, p. 108, note en bas de page).
« Le corps n’est jamais un organisme. (…) Le corps sans organes s’oppose moins aux organes qu’à cette organisation des organes qu’on appelle organisme. » (Gilles Deleuze, Francis Bacon. Logique de la sensation, Ed. La (...)
« Créer, c’est produire des lignes et des figures de différenciation. » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 328.)
« Il faut parler de la création comme traçant son chemin entre des
impossibilités. » (Gilles Deleuze, Pourparlers 1972-1990, Ed. de Minuit,
1990, p. 182.)
« Non pas en arriver au point où l’on ne dit plus je, mais au point où ça n’a plus aucune importance de dire ou de ne pas dire je. Nous ne sommes plus nous-mêmes. (...) Nous avons été aidés, aspirés, multipliés. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Rhizome, Ed. Minuit, 1976, p. 7.)
« Désubjectivation : Abolissement de la forme aliénée sous laquelle l’individu est constitué en sujet, au profit d’une subjectivation sans assujettissements. » (Elisabeth Rigal, « Désubjectivation », in Le vocabulaire de Gilles (...)
« Qu’est-ce précisément que le dehors dans la philosophie de Deleuze et comment ne pas voir s’absorber ce dehors sous l’attrait de la transcendance ? Comment encore concilier une philosophie du dehors avec son immanence radicale ? Qui dit immanence pourrait, en effet, laisser entendre intériorité. Or, la philosophie de Deleuze est tout sauf une philosophie de l’intériorité. L’immanence est l’enveloppement du dehors, le pli qui y plonge pour y induire des révulsions inséparables. Le dehors n’est que le (...)
« Se déterritorialiser, c’est quitter une habitude, une sédentarité. Plus clairement, c’est échapper à une aliénation, à des processus de subjectivation précis (L’Anti-Œdipe, 1972, p. 162). Cependant, on évitera de croire que, pour Gilles Deleuze et Félix Guattari, la déterritorialisation est une fin en soi, une déterritorialisation sans retour. Ce concept n’est pas envisageable sans son pendant qu’est la reterritorialisation. La conscience retrouve son territoire, mais sous de nouvelles modalités (…) (...)
« A mesure que quelqu’un devient, ce qu’il devient change autant que lui-même. Les devenirs ne sont pas des phénomènes d’imitation, ni d’assimilation, mais de double capture, d’évolution non parallèle, de noces entre deux règnes. » (Gilles Deleuze, Dialogues, avec Claire Parnet, Ed. Flammarion, 1977, p. 8.)
« Les devenirs, loin de ressortir au rêve ou à l’imaginaire l’imaginaire, sont la consistance même du réel. Il importe, pour bien le comprendre, d’en considérer la logique : tout devenir forme un « bloc (...)
« Détermination réelle, entièrement positive, qui ne se laisse jamais réduire ni à l’identique ni à l’Un, infiniment productrice de différentiation virtuelle et de différenciation actuelle. » (Jean-Pascal Alcantara, « Différence », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 104.)
« La disjonction est devenue incluse, tout se divise, mais en soi-même. » (Gilles Deleuze, « L’épuisé », in Quad et autres pièces pour la télévision (de S. Beckett), Ed. Minuit, 1992, p. 60.)
« Nous appelons dispars le sombre précurseur qui met en rapport les séries hétérogènes et disparates. (…) [Le dispars est] différentiel et discordantiel. » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 187 et p. 265.)
« Le dispars est tout à la fois (…) un point de contact ou d’indiscernabilité, distingué dans un brouillard de « voisinage » ou « d’extrême contiguïté », et sur le bord duquel, car il est aussi une profonde faille, « fourmillent » (au sens de la fourmilière) de petites (...)
« 1) Empirisme transcendantal signifie d’abord que la découverte des conditions de l’expérience suppose elle-même une expérience au sens strict (…) [soit] l’exercice (…) d’une faculté (…) portée à sa limite, confrontée à ce qui la sollicite dans sa seule puissance propre. (…) 2) Empirisme transcendantal signifie ensuite que les conditions ne sont jamais générales mais se déclinent suivant des cas (…). » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, pp. 35-36.)
« Depuis ses premières (...)
voir Capitalisme mondial intégrant
« Espace de proximité, d’affects intenses, non polarisé et ouvert, non mesurable, anorganique et peuplé d’événements ou d’héccéités, l’espace lisse s’oppose à l’espace strié, c’est-à-dire métrique, extensif et hiérarchisé. Au premier sont associés le nomadisme, le devenir et l’art haptique, au second, le sédentarisme, la métaphysique de la subjectivité et l’art optique. » (Mireille Buydens, « Espace lisse / Espace strié » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert (...)
voir Sens (et concept)
« Dans tous mes livres, j’ai cherché la nature de l’événement. » (Gilles Deleuze, Pourparlers, Ed. Minuit, 1990, p. 194.)
« On ne demandera donc pas quel est le sens d’un événement : l’événement, c’est le sens lui-même. » (Gilles Deleuze, Logique du sens, Ed. de Minuit, 1969, p. 34.)
« L’événement se tient à deux niveaux, dans la pensée de Deleuze : condition sous laquelle la pensée pense (rencontre avec un dehors qui force à penser, coupe du chaos par un plan d’immanence), objectités (...)
« « Le réel flue » (L’Anti-Œdipe, 1972, p. 43). Le mot flux est pris au sens général de « processus » (L’Ile déserte et autres textes, 2002, p. 305). (…) Un flux est susceptible d’être coupé : c’est la fonction de toute « machine », qui est « système de coupures » (L’Anti-Œdipe, p. 43). Trois modes de coupures doivent être distingués, le dernier concernant spécifiquement les « machines désirantes » : 1) les « coupures-prélèvements », quand la machine tranche « un flux matériel supposé idéalement continu (hylè) » (...)
« Résultat d’un ralentissement du mouvement infini de la pensée qui procure aux sciences leur objet spécifique (…). » (Jean-Pascal Alcantara, « Fonction » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. de Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 154.)
« Verbe qui signale la différence d’intensité entre deux « multiplicités » (ou « séries divergentes ») en tant qu’elles entrent en « résonance », forment système, et résolvent leur « différence de différence » en « fulgurant » en signe. » (Anne Sauvagnargues, « Fulgurer » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. de Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. (...)
« On peut appeler eccéités ou heccéités ces individuations qui ne constituent plus des personnes ou des ’’Moi’’. Et la question surgit : ne sommes-nous pas de telles eccéités plutôt que des ’’moi’’ ? (...) Nous croyons que la notion de sujet a perdu beaucoup de son intérêt au nom des singularités pré-individuelles et des individuations non-personnelles. » (Gilles Deleuze, « Un concept philosophique », Cahiers Confrontation, n° 20, hiver 1989, pp. 89-90 ; ou « A Philosophical Concept… », Topoi, n° 7, 2 septembre (...)
« Nous ne parlons pas de telle ou telle image de la pensée, variable selon les philosophies, mais d’une seule Image en général qui constitue le présupposé subjectif de la philosophie dans son ensemble. (…) D’après cette image, la pensée est en affinité avec le vrai et veut matériellement le vrai. » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 172).
« Une image de la pensée, nommée philosophie, s’est constituée historiquement, qui empêche parfaitement les gens de penser. (…) [L’importance (...)
« Le concept d’intensité (…) exprime la différence pure comme texture première de l’Etre. « L’expression ’’différence d’intensité’’ est une tautologie . Toute intensité est différentielle, différence en elle-même. » (Différence et répétition, 1968, p. 287) » (Juliette Simont, « Intensité », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. (...)
« Le concept d’espace lisse constitue un modèle particulièrement fécond pour penser différents phénomènes contemporains caractérisés par une valorisation de la dissolution des frontières et des structures, de la fluidité, du non planifié et du spontané. En ce sens, il est un excellent outil pour conceptualiser l’espace cybernétique. Internet ne fonctionne-t-il pas en effet précisément comme un espace adirectionnel, non polarisé et non cartographiable, où les images se nouent et se dénouent sur un plan (...)
Dans la mesure où, « individus ou groupes, nous sommes tous faits de lignes » (Gilles Deleuze, Dialogues, avec Claire Parnet, Ed. Flammarion, 1977, p. 151), la micropolitique ou, autrement dit, la schizo-analyse : « n’a pas d’autre objet que l’étude de ces lignes dans des groupes ou des individus » (Dialogues, p. 153).
« On en distingue (et hiérarchise) trois sortes suivant leur degré de fluidité et de connectabilité :
a) les lignes molairesà segmentarité dure qui nous découpent binairement (travail / (...)
« La ligne de fuite est une déterritorialisation. (…) Fuir, ce n’est pas du tout renoncer aux actions, rien de plus actif qu’une fuite. C’est le contraire de l’imaginaire. C’est aussi bien faire fuir, pas forcément les autres, mais faire fuir quelque chose, faire fuir un système comme on crève un tuyau... Fuir, c’est tracer une ligne, des lignes, toute une cartographie. » (Gilles Deleuze, Dialogues, avec Claire Parnet, Ed. Flammarion, 1977, p.47
« La fuite peut mal tourner, « déstratifier à la sauvage (...)
Lisez : Kafka, Pour une littérature mineure.
« « Une littérature mineure n’est pas celle d’une langue mineure, plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue majeure » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Kafka pour une littérature mineure, Ed. Minuit, 1975, p. 29). Elle fait subir à une langue dominante un traitement qui la rend étrangère à elle-même et la fait « tendre vers ses extrêmes ou ses limites » (ibid., p. 42), afin de la soustraire à ses usages officiels au service du pouvoir. » (Mathieu Duplay, (...)
« La définition d’une machine en général peut se réduire à (…) [un] « système de coupures de flux » (L’Ile déserte et autres textes, 2002, p. 305). » (Robert Sasso et Arnaud Villani, Le vocabulaire de Gilles Deleuze, Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 353.)
« La machine (désirante), qui fonctionne en nous, est un mode de description du dynamisme de la subjectivité qui anime le corps sans organes avant et en dessous de toutes distinctions et déterminations. » (Bernard Andrieu, « Machine désirante », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 241.)
« Une machine désirante se définit d’abord par un couplage ou un système « coupure-flux » dont les termes, déterminés dans (...)
voir Plan d’immanence
« Quelque chose qui n’est ni individuel, ni personnel, et qui pourtant est singulier, pas du tout un abîme indifférencié, mais sautant d’une singularité à une autre, toujours émettant un coup de dés qui fait partie d’un même lancer toujours fragmenté et reformé dans chaque coup (...), où le non-sens et le sens ne sont plus dans une opposition simple, mais co-présents » (Logique du sens,1969, p. 130). La machine dionysiaque, c’est donc le plan d’immanence supportant les plis qui la (...)
« Nous définissons la ’’machine de guerre’’ comme un agencement linéaire qui se construit sur des lignes de fuite. En ce sens, la machine de guerre n’a pas du tout pour objet la guerre ; elle a pour objet un espace très spécial, espace lisse, qu’elle compose, occupe et propage. Le nomadisme, c’est précisément cette combinaison machine de guerre-espace lisse. » (Gilles Deleuze, Pourparlers, Ed. Minuit, 1990, p. 50.)
« En quel sens la machine de guerre « n’a pas la guerre pour objet » [?]. L’ambiguïté (...)
« Ce qui définit une situation, c’est une certaine distribution des possibles, le découpage spatio-temporel de l’existence. Il ne s’agit pas tant de rituel que de la forme même, dichotomique, de la possibilité : ou bien-ou bien, disjonctions exclusives de tous ordres (masculin-féminin, adulte-enfant, humain-animal, intellectuel-manuel, travail-loisir, blanc-noir, hétérosexuel-homosexuel, etc.) qui strient d’avance la perception, l’affectivité, la pensée, enfermant l’expérience dans des formes toutes (...)
« La matière obéit à des étagements, à des concrescences qui donnent de l’espace et du temps une autre image que celle que nous impose la chair. La matière est pelliculaire et stratigraphique, ondulatoire et fluxueuse à l’instar du cerveau où elle se replie. » (Jean-Clet Martin et Arnauld Villani, « Multiplicité », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n°3, Printemps 2003, p. (...)
« S’oppose au molaire, éminent et trop grossier, laissant échapper tout le détail du réel. Le moléculaire est virtuel, et non moins réel, en tant qu’il en est la source. La révolution deleuzienne en philosophie repose sur la molécularisation de tous les sujets et de tous les objets, devenus émission et brouillard de singularités. » (Robert Sasso et Arnaud Villani, Le vocabulaire de Gilles Deleuze, Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, pp. (...)
« La multiplicité ne doit pas désigner une combinaison de multiple et d’un, mais au contraire une organisation propre au multiple en tant que tel, qui n’a nullement besoin de l’unité pour former un système. » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 236.)
« Une multiplicité ne se définit pas par ses éléments, ni par un centre d’unification ou de compréhension. Elle se définit par le nombre de ses dimensions ; (...) elle ne perd ou ne gagne aucune dimension sans changer de nature. Et (...)
« La « passion d’abolition » [dans Mille plateaux] désigne le moment où le désir affronte sa répression dans des conditions désespérées et trouve dans la destruction des autres et de soi « le seul objet » qui lui reste lorsqu’il a « perdu sa puissance de muer ». » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 47.)
« L’éternel objet de la peinture : peindre les forces (…). » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 172.)
« La tâche de la peinture est définie comme la tentative de rendre visibles des forces qui ne le sont pas (…) : rendre visibles la force de plissement des montagnes, la force de germination de la pomme, etc. » (Gilles Deleuze, Francis Bacon. Logique de la sensation, Ed. La Différence, 1981, p. 39, puis p. (...)
« On reconnaît volontiers qu’il y a du danger dans les exercices physiques
extrêmes, mais la pensée aussi est un exercice extrême et raréfié. Dès qu’on
pense, on affronte nécessairement une ligne où se jouent la vie et la mort,
la raison et la folie, et cette ligne vous entraîne. On ne peut penser que
sur cette ligne de sorcière, étant dit qu’on n’est pas forcément perdant, qu
’on n’est pas forcément condamné à la folie ou à la mort. » (Gilles Deleuze,
Pourparlers 1972-1990, Ed. de Minuit, 1990, p. 141.) (...)
« Philosopher n’est rien d’autre : capturer le chaos dans une forme qui continue à en dire l’intensité et l’infinité, tout en étant elle-même finie. Et si telle est la pensée, « il n’est pas faux de dire que c’est un exercice dangereux » (Qu’est-ce que la philosophie ?, 1991, p. 44). » (Juliette Simont, « Intensité », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. (...)
« Distinct du plan de référence, qui caractérise la science, [lequel] est formé d’actuels et renonce à l’infini, et du plan de consistance, qui caractérise l’art, [lequel] est formé d’affects et de percepts, et [qui] crée du fini qui redonne l’infini, le plan d’immanencecaractérise la philosophie, est formé de concepts et sauve l’infini. » (Maurice Elie et Arnaud Villani, « Plan d’immanence », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, (...)
voir Machine dionysiaque (ou plan d’immanence)
« Le plan d’immanence est comme une coupe du chaos, et agit comme un crible. Ce qui caractérise le chaos, en effet, c’est moins l’absence de déterminations que la vitesse infinie avec laquelle elles s’ébauchent et s’évanouissent (…). Le chaos chaotise, et défait dans l’infini toute consistance. Le problème de la philosophie est d’acquérir une consistance, sans perdre l’infini dans lequel la pensée plonge (le chaos à cet égard a une existence mentale autant (...)
« Champ d’immanence illimité, parcouru à vitesse infinie par les lignes de déterritorialisation qui emportent les multiplicités vers le dehors. (…) Le planomène apparaît comme un champ perpétuel d’interactions, où les multiplicités ne cessent d’être emportées par le dehors pour augmenter le nombre de leurs connexions. (…) Cette force d’expansion, comme une injonction centrifuge, nous exhorte à toujours aller explorer ce qui peut faire bordure avec le différent, avec ce qui pourra donner lieu à un nouvel (...)
voirRhizome
« Nous appelons ’’plateau’’ toute multiplicité connectable avec d’autres par tiges souterraines superficielles, de manière à former et étendre un rhizome. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 33).
« La répétition, chez Deleuze, n’est pas reproduction du même, mais « puissance de la différence » (Marcel Proust et les signes, 1964, p. 63). C’est un processus positif, « joyeux » (ibid., p. 91), de « condensation de singularités » (Différence et répétition, 1968, p. 260) et non pas d’alignement de régularités. » (Stéphan Leclercq et Arnauld Villani, « Répétition », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n°3, Printemps 2003, p. (...)
« Quel est le critère que Deleuze donne du révolutionnaire ? La capacité, la plus grande possible, de connecter des hétérogènes (« le désir est révolutionnaire parce qu’il veut toujours plus de connexions et d’agencements », in Dialogues, p. 97). Ce critère se confond avec celui de la vitalité, de la grande santé (…). » (Philippe Mengue, « Micropolitique », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n°3, Printemps 2003, p. (...)
voir Plateau (et rhizome)
« Soustraire l’unique de la multiplicité à constituer ; écrire à n-1 [ou n-Un]. Un tel système [lorsque le multiple se soustrait à l’emprise de l’Un (n-1)] pourrait être nommé rhizome. (…) À la différence des arbres ou de leurs racines, le rhizome connecte un point quelconque avec un autre point quelconque, et chacun de ses traits ne renvoie pas nécessairement à des traits de même nature, il met en jeu des régimes de signes très différents et même des états de non-signes. Le (...)
« En un sens général, on appelle ritournelle tout ensemble de matières d’expression qui trace un territoire, et qui se développe en motifs territoriaux, en paysages territoriaux (il y a des ritournelles motrices, gestuelles, optiques, etc.). En un sens restreint, on parle de ritournelle quand l’agencement est sonore ou ’’dominé’’ par le son - mais pourquoi cet apparent privilège ? » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 397.)
« (...)
voir Schizo-analyse (et micropolitique)
« Analyse des flux et investissements de désir, et théorie du rôle capital joué par les minorités et tout ce qui relève du « mineur » dans les groupes ou les individus (processus moléculaires, lignes de fuite). La micropolitique suppose une machine de guerre, individuelle et collective, qui s’oppose aux grandes institutions majoritaires et stables, dont l’État. » (Philippe Mengue, « Micropolitique », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso (...)
voir Micropolitique
« Tel est donc le but de la schizo-analyse : analyser la nature spécifique des investissements libidinaux de l’économique et du politique ; et montrer par là comment le désir peut être déterminé à désirer sa propre répression dans le sujet qui désire » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 1 : L’Anti-Œdipe, Ed. de Minuit, 1972, pp. 124-125). [Comment les masses ont-elles pu] « désirer le fascisme » ? (L’Anti-Œdipe, p. 306 ; pp. 412-414.)
« (...)
voir Sens (et concept)
« Le concept est de l’ordre du cri. C’est quelque chose de très vivant, un mode de vie. La folle création de concepts exprime ce cri à plusieurs niveaux ». (Gilles Deleuze, Séminaire enregistré sur Leibniz.)
« Les concepts sont les choses mêmes à l’état libre et sauvage ». (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 3.)
« Violence faite à la pensée, le concept, dès le moment qu’il a accueilli en lui l’infini, devient le mouvement même des singularités sur le (...)
voir Concept
voir Evénement
« Deleuze est le premier à avoir tenté de penser le sens, distinct du signifié, sans recourir à la transcendance du sujet ou de la conscience (par rapport au système du signifiant). Le sens deleuzien n’est pas le noème d’une conscience, une essence. Le sens deleuzien émerge du non-sens et n’a pas de « sens » (de signification supplémentaire). Il fait sens, il agence ou est agencé (dépend d’un agencement). Il faut donner toute sa signification (active, productive) au verbe (...)
« Le simulacre est (...) une image démoniaque, (...) vivant de différence, produisant un effet illusoire de ressemblance, construit sur une disparité, la similitude de ses séries constituantes, la divergence de ses points de vue coexistants. (…) [Il révèle] tout un monde d’individuations impersonnelles et de singularités pré-individuelles, monde comme vraie nature du sans-fond qui déborde les représentations. » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, pp. 166 et 355).
« La matière (...)
« Nous ne pouvons accepter l’alternative qui compromet à la fois la psychologie, la cosmologie et la théologie tout entières : ou bien des singularités déjà prises dans des individus et des personnes, ou bien l’abîme indifférencié. Quand s’ouvre le monde fourmillant des singularités anonymes et nomades, impersonnelles, pré-individuelles, nous foulons enfin le champ du transcendantal. » (Gilles Deleuze, Logique du sens, Ed. Minuit, 1969, p. 125.)
« L’individu suppose la mise en convergence d’un certain (...)
« Nous devons concevoir (...) comme condition de l’expérience, des intensités pures enveloppées dans une profondeur, dans un spatium intensif qui préexiste à toute qualité comme à toute extension. » (Gilles Deleuze, « La méthode de dramatisation », Bulletin de la Société française de philosophie, 61ème année, n° 3, 1967, repris dans L’Ile déserte et autres textes, Ed. Minuit, 2002, p. 135).
« « La vérité (...) de l’embryologie, c’est qu’il y a des mouvements que seul l’embryon peut supporter : ici, pas d’autre sujet que larvaire » (Gilles Deleuze, « La méthode de dramatisation », Bulletin de la Société française de philosophie, 61ème année, n° 3, 1967, repris dans L’Ile déserte et autres textes, Ed. Minuit, 2002, p. 136). De même, seules des « ébauches » de sujets, des sujets « non encore qualifiés, ni composés, plutôt patients qu’agents », sont capables d’affronter tous les « dynamismes (...)
« Deleuze a développé une philosophie de l’aformel et du flux, selon la métaphore du sable nouant et dénouant ses dunes, où toute forme est plissement, concrescence éphémère et libre, affectant un substrat conçu comme grouillement de singularités intensives. (…)
Si toute forme doit être pensée comme le pliage ou la « dune » d’un substrat aformel et lisse, il en résulte que le sujet ne peut plus être considéré comme un sub-jet préexistant, instance donnée a priori, mais au contraire, selon une expression que (...)
« Ce qui constitue l’image-cristal, c’est l’opération la plus fondamentale du temps : puisque le passé ne se constitue pas après le présent qu’il a été, mais en même temps, il faut que le temps se dédouble à chaque instant en présent et passé, qui diffèrent l’un de l’autre en nature, ou, ce qui revient au même, dédouble le présent en deux directions hétérogènes dont l’une s’élance vers l’avenir et l’autre tombe dans le passé. Il faut que le temps se scinde en deux jets dissymétriques dont l’un fait passer tout le (...)
« L’univocité est la synthèse immédiate du multiple : l’un ne se dit plus que du multiple, au lieu que ce dernier se subordonne à l’un comme au genre supérieur et commun capable de l’englober. C’est dire que l’un n’est plus que le différenciant des différences, différence interne ou synthèse disjonctive. Le mot « différenciant » (…) ne désigne rien d’autre que le bord à bord des différences ou le réseau multiple et mutant de leurs « distances » (…). Le corollaire de cette synthèse immédiate du multiple est (...)
« Toute vie est bien entendu un processus de démolition. » (Gilles Deleuze, Logique du sens, Ed. Minuit, 1969, p. 130).
« Il y a un lien profond entre les signes, l’événement, la vie, le vitalisme. (…) Ce sont les organismes qui meurent, pas la vie. (…) Tout ce que j’ai écrit était vitaliste, du moins je l’espère, et constituait une théorie des signes et de l’événement. » (Gilles Deleuze, Pourparlers, Ed. Minuit, 1990, p. 196.)
« Le virtuel ne s’oppose pas au réel, mais seulement à l’actuel. Le virtuel possède une pleine réalité, en tant que virtuel… Le virtuel doit même être défini comme une stricte partie de l’objet réel (…). » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 269.)
« L’actuel et le virtuel sont des catégories qui (…) possèdent la même réalité, mais sont exclusives l’une de l’autre. L’actuel désigne l’état de choses matériel et présent. Le virtuel, l’événement incorporel, passé, idéel. Leur échange traduit (...)
« [Le concept de vitesse est] présent à trois niveaux. Vitesse, d’abord, des intensités dans le chaos, c’est-à-dire dans le désordre premier de l’Être. Le chaos n’est pas une nuit indifférenciée, c’est une infinité où les différences, terriblement inconsistantes, se défont sitôt qu’ébauchées, à toute vitesse. Vitesse, ensuite, du plan d’immanence, c’est-à-dire du filet que tend le philosophe sur le chaos, et par lequel il décide pré-philosophiquement de ce qui vaut d’être pensé. Vitesse, enfin, des concepts que crée (...)
[Ces zones d’indiscernabilité vont s’affirmer comme indissolublement liées à l’activité de l’art :] « Seule la vie crée de telles zones où tourbillonnent les vivants, et seul l’art peut y atteindre et y pénétrer dans son entreprise de co-création. C’est que l’art vit lui-même de ces zones d’indétermination (…). » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 164.)
« Zone d’indiscernabilité : Zone de recouvrement de deux ensembles en intersection, soulignant des (...)
« La réflexion de Gilles Deleuze sur le temps (…) [constitue une] tentative d’échapper à l’historicisme, et au mono-chrono-logisme qu’il implique (…). Deleuze, comme Nietzsche, est à la recherche d’une forme d’intemporel qui ne serait ni l’éternité (l’absence de temps) ni la sempiternité (la permanence indéfinie dans le temps d’une nature ou structure). Il lui faut, pour asseoir l’intempestif, présent en toute création, un troisième terme entre le temps historique et l’éternité. Ce sera l’Aiôn. (…) Le temps (...)
« 1) L’affect est puissance d’affirmation : à l’opposé des propositions de la psychanalyse ou de certaines approches philosophiques telles que celles de Lyotard, ou d’Agamben, l’affect n’est pas rapporté à un trauma, ni à une expérience originaire de la perte, mais il apparaît au contraire comme puissance de vie, puissance d’affirmation (« s’affecter de joie, multiplier les affects qui expriment ou enveloppent un maximum d’affirmation » écrit Deleuze dans Dialogues, p. 76). Cette conception rejoint (...)
2002-2023 © Caute@lautre.net - Tous droits réservés
Ce site est géré sous
SPIP 3.1.1 [22913]
et utilise le squelette
EVA-Web 4.2
Dernière mise à jour : mardi 31 janvier 2023