EIII - Proposition 23

11 mai 2004




Celui qui se représente l’objet qu’il hait dans la tristesse en sera réjoui ; dans la joie, il en sera contristé ; et chacune de ces affections sera en lui plus ou moins forte, suivant que l’affection contraire le sera plus ou moins dans l’objet odieux.

Démonstration

L’objet odieux, en tant qu’il est dans la tristesse, tend à la destruction de son être, et y tend d’autant plus que la tristesse est plus forte (par le Scol. de la Propos. 11->433]). Celui donc qui se représente l’objet odieux dans la tristesse devra (par la propos. 20) en être réjoui, et avec d’autant plus de force qu’il se figure cette tristesse plus grande. Voilà le premier point. De plus, la joie exprime l’existence de celui qui l’éprouve (par le même Scol. de la Propos. 11), et avec d’autant plus de force qu’elle est plus grande. Lors donc qu’on se représente l’objet odieux dans la joie, l’effort de l’âme est empêché par cette image (en vertu de la Propos. 13) ; en d’autres termes (par le Scol. de la Propos. 11), l’âme est saisie de tristesse, etc. C. Q. F. D.


Dans la même rubrique

29 avril 2004

EIII - Préface

Quand on lit la plupart des philosophes qui ont traité des passions et de la conduite des hommes, on dirait qu’il n’a pas été question pour eux de choses naturelles, réglées par les lois générales de l’univers, mais de choses placées hors du (…)

29 avril 2004

EIII - Définition 1

EIII - Préface
J’appelle cause adéquate celle dont l’effet peut être clairement et distinctement expliqué par elle seule, et cause inadéquate ou partielle celle dont l’effet ne peut par elle seule être conçu.
EIII - Définition 2

29 avril 2004

EIII - Définition 2

EIII - Définition 1.
EIII - Définition 1
Quand quelque chose arrive, en nous ou hors de nous, dont nous sommes la cause adéquate, c’est-à-dire (par la Déf. précéd.) quand quelque chose, en sous ou hors de nous, résulte de notre nature (…)

30 avril 2004

EIII - Définition 3

EIII - Définition 2
J’entends par passions (affectus) ces affections de corps (affectiones) qui augmentent ou diminuent, favorisent ou empêchent sa puissance d’agir, et j’entends aussi en même temps les idées de ces affections.
C’est (…)

30 avril 2004

EIII - Postulat 1

EII - Proposition 13 - (Lemme 5) ; EII - Proposition 13 - (Lemme 7) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 1).
EIII - Définition 3
Le Corps humain peut-être affecté de plusieurs modifications par lesquelles sa puissance d’agir est augmentée (…)

30 avril 2004

EIII - Postulat 2

EII - Proposition 13 - (Postulat 5) ; EII - Proposition 17 - scolie.
EIII - Postulat 1
Le corps humain peut souffrir plusieurs changements et retenir néanmoins les impressions ou traces des choses (voir à ce sujet le Post. 5, partie 2), (…)

30 avril 2004

EIII - Proposition 1

EI - Proposition 36.
EII - Proposition 9 ; EII - Proposition 11 - corollaire ; EII - Proposition 40 - scolie 1 ; EII - Proposition 40 - scolie 2.
EIII - Définition 1 ; EIII - Définition 2.
Notre âme fait certaines actions et souffre (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 1 - corollaire

EIII - Proposition 1
Il suit de là que l’âme est sujette à d’autant plus de passions qu’elle a plus d’idées inadéquates ; et au contraire, qu’elle produit d’autant plus d’actions qu’elle a plus d’idées adéquates.
EIII - Proposition 2

1er mai 2004

EIII - Proposition 2

EII - Définition 1 ; EII - Proposition 6 ; EII - Proposition 11.
Ni le corps ne peut déterminer l’âme à la pensée, ni l’âme le corps au mouvement et au repos, ou a quoi que ce puisse être.
Démonstration
Tous les modes de la pensée ont (…)

1er mai 2004

010 - EIII - Proposition 2 - scolie

EII - Proposition 7 - scolie ; EII - Proposition 12 ; EII - Proposition 49.
Cela se conçoit plus clairement encore par ce qui a été dit dans le scolie de la Propos. 7, part. 2, savoir, que l’âme et le corps sont une seule et même chose, qui (…)