L’épreuve orale de contrôle

18 juillet 2003

Instructions officielles

(B.O. n°31 du 30 août 2001)

« Le candidat présentera à l’examinateur la liste des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire. Cette obligation s’impose à tous les candidats, qu’ils soient élèves d’un établissement ou candidats libres. La liste présentée par les élèves d’un établissement d’enseignement sera signée par le professeur, visée par le chef d’établissement et annexée au livret scolaire.

Les œuvres philosophiques seront rigoureusement choisies dans les conditions fixées par le programme en vigueur. Lorsqu’une des œuvres aura été étudiée seulement dans certaines de ses parties, la délimitation précise de celles-ci sera explicitement indiquée. Le candidat sera porteur d’un exemplaire de chacun des ouvrages figurant sur la liste.

Il est rappelé que le programme fixe pour chaque série, le nombre des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire, ainsi que les modalités du choix des auteurs.

L’épreuve orale portera obligatoirement sur l’une des œuvres présentées, dont un bref fragment devra être expliqué. Au cours de l’entretien, toute notion du programme pourra éventuellement faire l’objet d’une interrogation distincte ou, si possible, en liaison avec l’étude du texte.

Au cas où le candidat, en contravention avec les dispositions réglementaires, ne présente aucune liste, ou présente une liste qui, n’étant pas conforme au programme, ne lie pas l’examinateur, il est recommandé à celui-ci de fournir au candidat deux ou trois œuvres, le candidat choisit l’une d’entre elles, dont il lui est demandé d’expliquer un bref fragment.

Compte tenu des obligations fixées par le programme et des présentes instructions, l’interrogation devra essentiellement permettre au candidat de tirer parti de sa culture, de ses qualités de réflexion, des lectures qu’il a pu faire au cours de l’année.

Dans toutes les séries, l’interrogation durera vingt minutes afin de permettre au candidat de montrer ses possibilités ; il disposera de vingt minutes environ pour la préparer ».


Si votre moyenne générale à l’écrit du bac se situe entre 8 / 20 et 10 / 20, vous choisissez de passer deux épreuves orales de contrôle.

En philosophie tout au moins, l’épreuve orale de l’examen consiste essentiellement en l’explication d’un extrait d’une œuvre qui doit donc être connue, suivie d’un entretien avec l’examinateur.

Si vous choisissez de passer un oral en philo (votre note d’écrit est nettement inférieure à ce que vous obtenez habituellement, vous connaissez l’œuvre suffisamment pour en faire une bonne explication), vous présenterez la liste que je vous aurais remise, et qui comporte les titres des œuvres étudiées.

L’oral de philo demande donc une préparation spécifique. Inutile de se présenter à cette épreuve sans avoir même lu le texte à expliquer, et sans aucune connaissance permettant de l’expliquer rigoureusement. Cela signifie que les jours suivant la fin des écrits, et précédant la date des résultats doivent être utilisés pour cela.

Lorsque vous vous présentez à l’examinateur, vous lui montrez votre convocation, votre pièce d’identité ( ne les oubliez pas ! ) et cette liste. De plus, je vous conseille d’emprunter un exemplaire propre de chaque livre afin : 1) de pouvoir en mettre un à la disposition de l’examinateur, 2) d’avoir au moins un exemplaire sans annotations avec lequel vous préparerez votre explication.

L’examinateur vous indique alors un passage à expliquer. Si pour une raison ou pour une autre le passage proposé ne vous convient pas, rien ne vous interdit formellement d’en informer l’examinateur, et éventuellement d’indiquer que vous seriez plus à l’aise sur un autre extrait : lui comme vous êtes là pour que vous puissiez faire preuve de vos connaissances et de votre savoir-faire philosophiques. Autant pour cela se trouver dans les meilleures conditions. Il suffit, malgré le « stress » de l’épreuve, d’être poli, courtois, de savoir faire preuve de tact, de « diplomatie », etc. Et surtout de ne pas oublier que si rien ne vous interdit de proposer, lui seul dispose.

Une fois l’extrait déterminé, vous avez 20 minutes environ pour préparer votre explication. Cela suffit si vous connaissez le texte, et si vous concentrez votre attention sur les points développés ensuite :

L’INTERROGATION :

Sa durée est déterminée réglementairement (« vingt minutes afin de permettre au candidat de montrer ses possibilités »). Elle se déroule en deux temps :

Votre explication.
Vous avez environ 20 minutes pour présenter votre explication (temps moyen attendu). Ce qui implique deux exigences :

  • il faut éviter de perdre du temps avec des généralités ne permettant pas d’éclairer directement l’extrait. Cependant quelques connaissances sur l’auteur, la connaissance de l’ensemble du livre sont indispensables : il faut pouvoir s’y référer durant l’entretien qui suivra.
  • mais d’autre part votre explication du texte doit être précise, attentive à sa démarche, et elle doit savoir en éclairer les difficultés en faisant appel à des connaissances maîtrisées.

L’introduction.
Il s’agit de présenter l’extrait que vous allez expliquer :

  • citer l’auteur (en une phrase, on peut dire l’essentiel : une ou deux dates, le titre d’un autre ouvrage), l’œuvre (date de publication, thèse centrale) ;
  • et surtout, situer le passage en rappelant la démarche qui précède ( les quelques paragraphes qui précèdent ).
  • comme toujours il faut penser à formuler la QUESTION qui se pose et à laquelle l’extrait apporte une réponse ;
  • le THÈME du passage ;
  • la THÈSE ( réponse à la question que vous aurez formulée ) ;
  • Le PLAN de l’extrait : votre explication doit être calquée dessus. Évitez ici de présenter votre plan de façon artificielle en faisant référence par exemple à des numéros de lignes : ceci deviendrait vite incompréhensible. Au contraire, faites une lecture du passage, et en même temps, indiquez les grandes étapes : par une bonne lecture, posée et assez lente, vous montrez déjà que vous avez compris le texte.

Le commentaire.
C’est une explication ligne à ligne du texte qui doit :

  • mettre en lumière la progression de l’argumentation. L’explication doit pour cela reposer sur le plan que vous avez exposé, et en expliquer les grandes transitions ;
  • EXPLIQUER le texte et ses concepts centraux : il faut DÉFINIR les idées maîtresses et les termes techniques ( en se référant soit au passage lui-même si la définition s’y trouve, soit à un autre passage de l’ouvrage, soit à vos connaissances ). Votre explication doit permettre d’éclairer les grandes difficultés du texte. Il faut donc surtout éviter - si se présente un obstacle que vous ne savez pas « passer » - de chercher à masquer une éventuelle incapacité. L’aveu modeste - et pas trop insistant - d’une ignorance ponctuelle qui ne vous empêche pas de poursuivre l’explication est de loin préférable et sera mise à votre crédit ( si bien entendu votre explication ne se réduit pas à de tels aveux ! ).

La conclusion.
En quelques phrases :

  • indiquez vers quels développements mène l’extrait étudié. Pour cela, tentez de montrer la question qui reste ouverte à la fin du passage et à laquelle les paragraphes suivent apportent une réponse. Indiquez rapidement cette réponse ( cela peut être la thèse finale du chapitre ).
  • comme pour le commentaire de l’épreuve écrite, tentez de montrer l’intérêt philosophique du texte (thèses auxquelles il peut s’opposer, etc.).
    La conclusion doit mettre l’accent sur le caractère philosophique du texte étudié, et donc montrer qu’il éclaire un problème.

L’entretien
Votre explication est suivie d’un entretien avec l’examinateur. Il ne s’agit pas de bavarder ou de raconter sa vie, mais, de vous poser quelques questions sur des points obscurs de votre explication, de vous demander de préciser une difficulté que peut-être vous n’aviez pas vue. Il se peut que vous ne sachiez pas répondre immédiatement ; c’est même sans doute ce qui se passera : si vous aviez la réponse toute prête à l’esprit, vous l’auriez donnée dans votre commentaire ! N’hésitez donc pas à ne pas répondre précipitamment, à réfléchir, à demander à l’examinateur de formuler autrement la question si vous la comprenez mal. Ce n’est pas en philosophie qu’on vous reprochera d’être posé, réfléchi et attentif. On vous fera plutôt grief de répondre dans l’instant, si c’est pour dire n’importe quoi.

Il peut arriver qu’on vous invite à faire quelques ouvertures sur le reste du programme ( le plus souvent bien entendu en rapport avec la liste que vous présentez afin, par exemple, de préciser le ou les problèmes auxquels renvoie le texte ).

Dans tous les cas, cette épreuve orale a pour objet de vous permettre de faire vos preuves, de faire valoir vos connaissances et votre savoir-faire, et non de vous piéger. Quelle que soit l’attitude - plus ou moins engageante - de votre examinateur, il est là - comme vous - pour que vous réussissiez, et non pour vous faire souffrir sadiquement. Alors surtout, si vous vous sentez déstabilisé par une question, pas d’affolement. Soyez certain qu’il ne s’agit pas de vous faire éprouver une difficulté psychologique, mais uniquement de vous inviter à résoudre une difficulté intellectuelle. Le mieux à faire est alors de reprendre la main en lui demandant de formuler sa question différemment parce que vous la comprenez mal : le temps pour vous de respirer un bon coup, de vous ressaisir … et d’avoir quelques secondes de plus pour trouver la réponse, ou au moins les éléments d’une réponse réfléchie.

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