Accueil > Hyper-Spinoza > Hyper-Ethique de Spinoza > Troisième Partie : "De l’origine et de la nature des affects" > EIII - Proposition 1

EIII - Proposition 1

30 avril 2004




Notre âme fait certaines actions et souffre certaines passions ; savoir : en tant qu’elle a des idées adéquates, elle fait certaines actions ; et en tant qu’elle a des idées inadéquates, elle souffre certaines passions.

Démonstration

Les idées d’une âme quelconque sont, les unes adéquates, les autres mutilées et confuses (par les Scol. 1 et 2 de la Propos. 40, partie 2). Or, les idées qui sont adéquates dans une certaine âme, sont adéquates en Dieu, en tant qu’il constitue l’essence de cette âme (par le Corollaire de la Propos. 11, partie 2) ; et quant à celles qui, dans l’âme, sont inadéquates, elles sont, comme les autres, adéquates en Dieu (par le même Corollaire), non pas, il est vrai, en tant seulement qu’il contient l’essence de cette âme, mais en tant qu’il contient aussi en même temps les autres âmes de l’univers.
Maintenant, une idée quelconque étant donnée, quelque effet doit nécessairement s’ensuivre (par la Propos. 36, partie 1) ; et cet effet, Dieu en est la cause adéquate (voyez la Déf. l), non pas en tant qu’infini, mais en tant qu’affecté de l’idée donnée (voyez la Propos. 9, partie 2). Or, ce même effet dont Dieu est la cause, en tant qu’affecté d’une idée qui est adéquate en une certaine âme, cette âme en est aussi cause adéquate (par le Coroll. de la Propos. 11, partie 2). Donc notre âme, en tant qu’elle a des idées adéquates, doit (par la Déf. 2) nécessairement opérer quelque action. Et c’est là le premier point qu’il fallait démontrer. De plus, tout effet qui suit nécessairement d’une idée qui est adéquate en Dieu, en tant qu’il contient en soi non pas seulement l’âme d’un seul l’homme, mais avec elle en même temps les autres âmes de l’univers, tout est de cette espèce, dis-je, l’âme de cet homme n’en est pas la cause adéquate (par le même Corollaire de la Propos. 11, part. 2), mais seulement la cause partielle ; et en conséquence (par la Déf. 2), l’âme, en tant qu’elle a des idées inadéquates, est nécessairement affectée de quelque passion ; c’est le second point que nous voulions établir. Donc enfin, etc. C. Q. F. D.


Dans la même rubrique

1er mai 2004

EIII - Proposition 3 - scolie

Nous voyons par là que les passions ne se rapportent à l’âme qu’en tant qu’elle a en soi quelque chose qui enveloppe une négation, en d’autres termes, qu’en tant qu’elle est une partie de la nature, laquelle, prise en soi et indépendamment des (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 4

EIII - Proposition 3 - scolie
Aucune chose ne peut être détruite que par une cause extérieure. Démonstration
Cette proposition est évidente par elle-même ; car la définition d’une chose quelconque contient l’affirmation et non la (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 5

EIII - Proposition 4.
EIII - Proposition 4
Deux choses sont de nature contraire ou ne peuvent exister en un même sujet, quand l’une peut détruire l’autre. Démonstration
Car si ces deux choses pouvaient se convenir ou exister ensemble (…)

1er mai 2004

EIII - Proposition 6

EI - Proposition 25 - corollaire ; EI - Proposition 34.
EIII - Proposition 4 ; EIII - Proposition 5.
Toute chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être.
Démonstration
En effet, les choses particulières sont (…)

2 mai 2004

EIII - Proposition 7

EI - Proposition 29 ; EI - Proposition 36.
EIII - Proposition 6.
L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose.
Démonstration
L’essence d’un être quelconque (…)

2 mai 2004

EIII - Proposition 8

EIII - Proposition 4.
L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’enveloppe aucun temps fini, mais un temps indéfini.
Démonstration
Si, en effet, il enveloppait un temps limité, qui déterminât la durée de la chose, (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 9

EII - Proposition 23.
EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 8.
L’âme, soit en tant qu’elle a des idées claires et distinctes, soit en tant qu’elle en a de confuses, s’efforce de persévérer indéfiniment dans son (…)

25 août 2004

EIII - Proposition 9 - scolie

Cet effort, quand il se rapporte exclusivement à l’âme, s’appelle volonté ; mais quand il se rapporte à l’âme et au corps tout ensemble, il se nomme appétit. L’appétit n’est donc que l’essence même de l’homme, de laquelle découlent nécessairement (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 10

EII - Proposition 9 - corollaire ; EII - Proposition 11 ; EII - Proposition 13.
EIII - Proposition 5 ; EIII - Proposition 7.
Une idée qui exclut l’existence de notre corps ne se peut rencontrer dans notre âme ; elle lui est contraire. (…)

4 mai 2004

EIII - Proposition 11

EII - Proposition 7 ; EII - Proposition 14.
EIII - Proposition 10
Si quelque chose augmente ou diminue, favorise ou empêche la puissance d’agir de notre corps, l’idée de cette chose augmente ou diminue, favorise ou empêche la puissance (…)

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document