Le moi substantiel : une fiction grammaticale.

6 octobre 2005

« On pense : donc il y a quelque chose qui pense », à cela se réduit l’argumentation de Descartes. Mais c’est là tenir déjà pour « vrai a priori » notre croyance en l’idée de substance. - Dire que, lorsque l’on pense, il faut qu’il y ait quelque chose « qui pense » c’est simplement la formulation d’une habitude grammaticale qui, à l’action, ajoute un acteur. Bref, on annonce ici déjà un postulat logico-métaphysique - au lieu de se contenter de constater... Sur la voie indiquée par Descartes on n’arrive pas à une certitude absolue, mais seulement au fait d’une croyance très forte.

Si l’on réduit la proposition à ceci : « on pense, donc il y a des pensées », il en résulte une simple tautologie, et, ce qui entre justement en question, la « réalité de la pensée » n’est pas touchée, - de sorte que, sous cette forme, on est forcé de reconnaître l’« apparence » de la pensée. Mais ce que voulut Descartes, c’est que la pensée n’eût pas seulement une réalité apparente, mais qu’elle fût un en soi.

Dans la même rubrique

6 octobre 2005

L’homme est une fiction.

La plupart des gens, quoi qu’ils puissent penser et dire de leur « égoïsme », ne font malgré tout, leur vie durant, rien pour leur ego et tout pour le fantôme d’ego qui s’est formé d’eux dans l’esprit de leur entourage qui le leur a ensuite (…)

14 septembre 2005

Du « Génie de l’Espèce »

Du « Génie de l’Espèce ». - Le problème de la conscience (ou plus exactement de la conscience de soi) ne se pose à nous que du moment où nous commençons à comprendre par où nous pourrions lui échapper et c’est à ce début que nous placent (…)

22 février 2005

L’erreur : d’une fausse causalité

De tout temps, on a cru savoir ce qu’était une cause ; mais d’où tirions-nous notre science, ou plus exactement, notre prétention à savoir quelque chose sur ce point ? Du domaine de ces fameuses « données internes », dont aucune, jusqu’à présent, (…)

5 décembre 2004

La conscience

La conscience est la dernière phase de l’évolution du système organique, par conséquent aussi ce qu’il y a de moins achevé et de moins fort dans ce système. C’est du conscient que proviennent une foule de méprises qui font qu’un animal, un homme (…)

4 décembre 2004

La superstition du "Je"

Pour ce qui est de la superstition des logiciens, je ne me lasserai jamais de souligner un petit fait que ces esprits superstitieux ne reconnaissent pas volontiers à savoir qu’une pensée se présente quand « elle » veut, et non pas quand « je » (…)