EII - Proposition 17
Si le corps humain est affecté d’une modification qui exprime la nature d’un corps étranger, l’âme humaine apercevra ce corps étranger comme existant en acte ou comme lui étant présent, jusqu’à ce que le corps humain reçoive une modification nouvelle qui exclue l’existence ou la présence de ce même corps étranger.
Démonstration
Cela est évident, car tant que le corps humain sera affecté de telle façon, l’âme humaine (par la Propos. 12) apercevra cette affection du corps ; c’est-à-dire (par la Propos. précéd.) qu’elle aura l’idée d’une modification actuellement existante, qui exprime la nature d’un corps extérieur ; c’est-à-dire encore qu’elle aura une idée qui n’exclut pas, mais qui pose au contraire l’existence ou la présence de la nature d’un corps extérieur, et par conséquent (en vertu du Corollaire 1 précéd.) l’âme apercevra un corps extérieur comme existant en acte ou comme présent jusqu’à ce qu’elle reçoive une modification nouvelle, etc. C. Q. F. D.