Accueil > Les auteurs et les textes > Deleuze > Eléments d’un petit vocabulaire deleuzien > Désubjectivation

Désubjectivation

23 février 2004
  • « Non pas en arriver au point où l’on ne dit plus je, mais au point où ça n’a plus aucune importance de dire ou de ne pas dire je. Nous ne sommes plus nous-mêmes. (...) Nous avons été aidés, aspirés, multipliés. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Rhizome, Ed. Minuit, 1976, p. 7.)
  • « Désubjectivation : Abolissement de la forme aliénée sous laquelle l’individu est constitué en sujet, au profit d’une subjectivation sans assujettissements. » (Elisabeth Rigal, « Désubjectivation », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 75.)
  • « 1) La désubjectivation se dit d’un sujet « sans identité, toujours décentré » (L’Anti-Œdipe, 1972, p. 27), qui s’ouvre à la multiplicité de ses individuations possibles (au lieu de s’inventer une identité) et se laisse disloquer par la virtualité multidimensionnelle de l’Aiôn (au lieu de se cramponner à l’actualité de Chronos).
    2) Elle représente en conséquence un « exercice sévère de dépersonnalisation » (Pourparlers, 1990, article de 1973), s’accomplissant dans la « corrélation du Je fêlé avec le moi dissous » (Différence et répétition,1968, p. 332), et dont l’enjeu est de libérer le sujet des « mystifications de l’histoire opérées au nom du progrès de la conscience et du devenir de la raison » (Critique, n° 274, 1970).
    3) Elle fait paraître le caractère indécidable et instable du devenir-sujet - c’est-à-dire, montre que le sujet, toujours issu d’un « synthèse passive » qui lui permet d’exister en « contractant » les forces d’où il procède, ne peut aller que d’une « synthèse disjonctive » à une autre, en changeant constamment de « point de vue » et en faisant communiquer les différents points de vue qu’il expérimente.
    4) Elle est le mode d’individuation en intensité d’un sujet qui intériorise le dehors et dont le rapport au dehors est aussi - et constitutivement - un rapport au temps pur. » (Elisabeth Rigal, « Désubjectivation », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 76.)

Dans la même rubrique

23 février 2004

Flux/coupures

« « Le réel flue » (L’Anti-Œdipe, 1972, p. 43). Le mot flux est pris au sens général de « processus » (L’Ile déserte et autres textes, 2002, p. 305). (…) Un flux est susceptible d’être coupé : c’est la fonction de toute « machine », qui est « (…)

23 février 2004

Fonction

« Résultat d’un ralentissement du mouvement infini de la pensée qui procure aux sciences leur objet spécifique (…). » (Jean-Pascal Alcantara, « Fonction » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. de Robert Sasso et Arnaud Villani), Les (…)

23 février 2004

Fulgurer

« Verbe qui signale la différence d’intensité entre deux « multiplicités » (ou « séries divergentes ») en tant qu’elles entrent en « résonance », forment système, et résolvent leur « différence de différence » en « fulgurant » en signe. » (Anne (…)

23 février 2004

Heccéité

« On peut appeler eccéités ou heccéités ces individuations qui ne constituent plus des personnes ou des ’’Moi’’. Et la question surgit : ne sommes-nous pas de telles eccéités plutôt que des ’’moi’’ ? (...) Nous croyons que la notion de sujet a (…)

23 février 2004

Image de la pensée (philosophique)

« Nous ne parlons pas de telle ou telle image de la pensée, variable selon les philosophies, mais d’une seule Image en général qui constitue le présupposé subjectif de la philosophie dans son ensemble. (…) D’après cette image, la pensée est en (…)

23 février 2004

Intensité

« Le concept d’intensité (…) exprime la différence pure comme texture première de l’Etre. « L’expression ’’différence d’intensité’’ est une tautologie . Toute intensité est différentielle, différence en elle-même. » (Différence et répétition, (…)

23 février 2004

Internet (espace lisse)

« Le concept d’espace lisse constitue un modèle particulièrement fécond pour penser différents phénomènes contemporains caractérisés par une valorisation de la dissolution des frontières et des structures, de la fluidité, du non planifié et du (…)

23 février 2004

Lignes

Dans la mesure où, « individus ou groupes, nous sommes tous faits de lignes » (Gilles Deleuze, Dialogues, avec Claire Parnet, Ed. Flammarion, 1977, p. 151), la micropolitique ou, autrement dit, la schizo-analyse : « n’a pas d’autre objet que (…)

23 février 2004

Ligne de fuite

« La ligne de fuite est une déterritorialisation. (…) Fuir, ce n’est pas du tout renoncer aux actions, rien de plus actif qu’une fuite. C’est le contraire de l’imaginaire. C’est aussi bien faire fuir, pas forcément les autres, mais faire fuir (…)

23 février 2004

Littérature mineure

Lisez : Kafka, Pour une littérature mineure.
- « « Une littérature mineure n’est pas celle d’une langue mineure, plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue majeure » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Kafka pour une littérature mineure, (…)

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document