Accueil > Les auteurs et les textes > Deleuze > Eléments d’un petit vocabulaire deleuzien > Aiôn (et Chronos)

Aiôn (et Chronos)

23 février 2004
  • « La réflexion de Gilles Deleuze sur le temps (…) [constitue une] tentative d’échapper à l’historicisme, et au mono-chrono-logisme qu’il implique (…). Deleuze, comme Nietzsche, est à la recherche d’une forme d’intemporel qui ne serait ni l’éternité (l’absence de temps) ni la sempiternité (la permanence indéfinie dans le temps d’une nature ou structure). Il lui faut, pour asseoir l’intempestif, présent en toute création, un troisième terme entre le temps historique et l’éternité. Ce sera l’Aiôn. (…) Le temps sera clivé, dédoublé, entre Chronos, plan de l’histoire et du mélange physique des corps et Aiôn, plan des devenirs, des événements et du sens, incorporels. (…) [Si] Chronos n’a qu’un temps, le « présent vivant » (Logique du sens, 1969, p. 13), Aiôn en possède deux, le passé et l’avenir, mais n’a pas de présent. » (Philippe Mengue, « Aiôn / Chronos » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 41.)
  • « L’Aiôn est la surfacequi recueille le sens, (…) [il est] le présent vide ou la sorte d’éternité où subsiste l’événement, toujours prêt à venir (futur) et toujours déjà passé (puisqu’il n’a pas de présent). (…) L’Aiôn, comme forme vide de temps (Différence et répétition, 1968, p. 119) et fêlure du je, se déplace « en ligne droite » [« ligne droite que trace le point aléatoire » (Logique du sens, 1969, p. 80)] opérant la division des choses et des signes. Par là, il est l’Evénement lui-même comme Temps pur (ou blessure, ou mort). » (Philippe Mengue, « Aiôn / Chronos » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 43.)
  • « [Avec Qu’est-ce que la philosophie ? (1991) c’est] le concept de « plan d’immanence » de la pensée qui remplace[ra] celui de surface, et d’Aiôn comme temps de cette surface. » (Philippe Mengue, « Aiôn / Chronos » in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 46.)

Dans la même rubrique

23 février 2004

Peinture (l’objet de la _)

– « L’éternel objet de la peinture : peindre les forces (…). » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, p. 172.) « La tâche de la peinture est définie comme la tentative de rendre visibles des forces (…)

23 février 2004

Penser, pensée

« On reconnaît volontiers qu’il y a du danger dans les exercices physiques extrêmes, mais la pensée aussi est un exercice extrême et raréfié. Dès qu’on pense, on affronte nécessairement une ligne où se jouent la vie et la mort, la raison et la (…)

23 février 2004

Philosopher

« Philosopher n’est rien d’autre : capturer le chaos dans une forme qui continue à en dire l’intensité et l’infinité, tout en étant elle-même finie. Et si telle est la pensée, « il n’est pas faux de dire que c’est un exercice dangereux » (…)

23 février 2004

Plan d’immanence

voir Machine dionysiaque (ou plan d’immanence)
- « Le plan d’immanence est comme une coupe du chaos, et agit comme un crible. Ce qui caractérise le chaos, en effet, c’est moins l’absence de déterminations que la vitesse infinie avec laquelle (…)

23 février 2004

Planomène(du verbe ’’planesthai’’ qui signifie errer)

« Champ d’immanence illimité, parcouru à vitesse infinie par les lignes de déterritorialisation qui emportent les multiplicités vers le dehors. (…) Le planomène apparaît comme un champ perpétuel d’interactions, où les multiplicités ne cessent (…)

23 février 2004

Plateau (et rhizome)

voirRhizome
« Nous appelons ’’plateau’’ toute multiplicité connectable avec d’autres par tiges souterraines superficielles, de manière à former et étendre un rhizome. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : (…)

23 février 2004

Répétition

« La répétition, chez Deleuze, n’est pas reproduction du même, mais « puissance de la différence » (Marcel Proust et les signes, 1964, p. 63). C’est un processus positif, « joyeux » (ibid., p. 91), de « condensation de singularités » (Différence (…)

23 février 2004

Révolutionnaire

« Quel est le critère que Deleuze donne du révolutionnaire ? La capacité, la plus grande possible, de connecter des hétérogènes (« le désir est révolutionnaire parce qu’il veut toujours plus de connexions et d’agencements », in Dialogues, p. 97). (…)

23 février 2004

Rhizome

voir Plateau (et rhizome)
- « Soustraire l’unique de la multiplicité à constituer ; écrire à n-1 [ou n-Un]. Un tel système [lorsque le multiple se soustrait à l’emprise de l’Un (n-1)] pourrait être nommé rhizome. (…) À la différence des arbres (…)

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document