Plans (de référence/consistance/immanence et d’organisation/immanence)
- « Distinct du plan de référence, qui caractérise la science, [lequel] est formé d’actuels et renonce à l’infini, et du plan de consistance, qui caractérise l’art, [lequel] est formé d’affects et de percepts, et [qui] crée du fini qui redonne l’infini, le plan d’immanencecaractérise la philosophie, est formé de concepts et sauve l’infini. » (Maurice Elie et Arnaud Villani, « Plan d’immanence », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 272.)
- « Deleuze distingue deux types de plan sur lesquels se distribuent une vie ou une pensée : un plan d’organisation et un plan de consistance ou plan d’immanence. Le plan d’organisation dispose toujours d’une dimension supplémentaire et transcendante, d’un principe de composition plus ou moins caché, d’un dessein ou d’une Loi (humains ou divins) qui organisent et orientent l’évolution des formes et le développement des sujets.
Le plan de consistance ou d’immanence ne connaîtau contraire que des éléments non formés, (particules ou molécules emportées par des flux) et des processus de subjectivation, qui deviennent dans un temps flottant aux directions multiples, et dans un espace toujours ouvert sur le dehors et sur les rencontres auxquelles il ne cesse de donner lieu. Ici il n’y a plus de formes, mais des rapports entre éléments non formés, il n’y a plus de sujets mais des subjectivations sans sujet qui constituent des agencements collectifs et qui dessinent des cartes des vitesses et des intensités, mouvements imprédictibles et imperceptibles. Vivre (ou penser) ne signifie pas suivre les épisodes ordonnés d’une histoire préétablie, mais sélectionner des rencontres et des vitesses, construire un plan et consister sur sa surface, tracer des orientations, des directions, des entrées et des sorties, une géographie dynamique plutôt qu’une histoire. » (Manola Antonioli, « Vitesse », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 338.)