Machines désirantes
- « La machine (désirante), qui fonctionne en nous, est un mode de description du dynamisme de la subjectivité qui anime le corps sans organes avant et en dessous de toutes distinctions et déterminations. » (Bernard Andrieu, « Machine désirante », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 241.)
- « Une machine désirante se définit d’abord par un couplage ou un système « coupure-flux » dont les termes, déterminés dans le couplage, sont des « objets partiels » (dans un sens qui n’est plus celui de Melanie Klein, c’est-à-dire qui ne renvoie plus à l’intégrité antérieure d’un tout) : de ce point de vue, elle se compose déjà de machines, à l’infini. (…) En second lieu, les coupures de flux s’inscrivent, s’enregistrent ou se distribuent selon la loi de la synthèse disjonctive sur un corps plein sans organes (L’Anti-Œdipe, pp. 15-22). Enfin, un sujet qui en aucun cas ne préexiste à la machine, mais y est produit comme un « reste » ou un « résidu », circule à travers les disjonctions et les consomme comme autant d’états de lui- même (L’Anti-Œdipe, pp. 22-29, et pour une récapitulation des trois aspects : pp. 43-50). » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 49.)
- « La proposition célèbre, « le désir est machine » (L’Anti-Œdipe, p. 34), revêt une double portée polémique :
1) elle récuse l’idée psychanalytique selon laquelle le rêve serait la « voie royale » vers l’inconscient ;
2) elle concurrence plus qu’elle ne rejoint le marxisme, en soulevant à son tour le problème de la production de l’existence et en posant que « le désir fait partie de l’infrastructure » (L’Anti-Œdipe, p. 124 - le modèle de l’inconscient-usine se substitue à celui de l’inconscient-théâtre). » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 50.)