Multiplicité

23 février 2004
  • « La multiplicité ne doit pas désigner une combinaison de multiple et d’un, mais au contraire une organisation propre au multiple en tant que tel, qui n’a nullement besoin de l’unité pour former un système. » (Gilles Deleuze, Différence et répétition, Ed. P.U.F., 1968, p. 236.)
  • « Une multiplicité ne se définit pas par ses éléments, ni par un centre d’unification ou de compréhension. Elle se définit par le nombre de ses dimensions ; (...) elle ne perd ou ne gagne aucune dimension sans changer de nature. Et comme les variations de ses dimensions lui sont immanentes, il revient au même de dire que chaque multiplicité est déjà composée de termes hétérogènes en symbiose, ou qu’elle ne cesse pas de se transformer dans d’autres multiplicités en enfilade [...] » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie, tome 2 : Mille plateaux, Ed. de Minuit, 1980, p. 305). [Chaque multiplicité est donc définie par] « une bordure fonctionnant comme Anomal » (Mille plateaux, p. 305) [l’anomal, du grec an-homalos, « est la rugosité du point saillant » nous dit Jean-Clet Martin].
  • « Le problème devient celui de la distinction de deux types de multiplicité (actuelle-extensive, qui se divise en parties extérieures les unes aux autres, ainsi la matière ou l’étendue ; et virtuelle-intensive, qui ne se divise qu’en dimensions enveloppées les unes dans les autres, ainsi la mémoire ou la durée). » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 51.)
  • « Continue, hétérogène, ne pouvant se diviser sans changer de nature, une multiplicité n’est pas un multiple ordinal ni un ensemble cardinal. Elle désigne une variété de dimensions qui ne cesse de changer l’ordre de ses rapports à chaque échelle considérée. Elle est un dynamisme vital concernant une vie non-organique, voire un corps dont l’agencement relève de certaines fonctions plutôt que de ses organes. » (Jean-Clet Martin et Arnauld Villani, « Multiplicité », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n° 3, Printemps 2003, p. 260.)

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