EIII - Proposition 36 - corollaire - scolie
Cette tristesse, en tant qu’elle se rapporte à l’absence de ce que nous aimons, se nomme regret.
Cette tristesse, en tant qu’elle se rapporte à l’absence de ce que nous aimons, se nomme regret.
Quand on lit la plupart des philosophes qui ont traité des passions et de la conduite des hommes, on dirait qu’il n’a pas été question pour eux de choses naturelles, réglées par les lois générales de l’univers, mais de choses placées hors du (…)
EIII - Préface
J’appelle cause adéquate celle dont l’effet peut être clairement et distinctement expliqué par elle seule, et cause inadéquate ou partielle celle dont l’effet ne peut par elle seule être conçu.
EIII - Définition 2
EIII - Définition 1.
EIII - Définition 1
Quand quelque chose arrive, en nous ou hors de nous, dont nous sommes la cause adéquate, c’est-à-dire (par la Déf. précéd.) quand quelque chose, en sous ou hors de nous, résulte de notre nature (…)
EIII - Définition 2
J’entends par passions (affectus) ces affections de corps (affectiones) qui augmentent ou diminuent, favorisent ou empêchent sa puissance d’agir, et j’entends aussi en même temps les idées de ces affections.
C’est (…)
EII - Proposition 13 - (Lemme 5) ; EII - Proposition 13 - (Lemme 7) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 1).
EIII - Définition 3
Le Corps humain peut-être affecté de plusieurs modifications par lesquelles sa puissance d’agir est augmentée (…)
EII - Proposition 13 - (Postulat 5) ; EII - Proposition 17 - scolie.
EIII - Postulat 1
Le corps humain peut souffrir plusieurs changements et retenir néanmoins les impressions ou traces des choses (voir à ce sujet le Post. 5, partie 2), (…)
EI - Proposition 36.
EII - Proposition 9 ; EII - Proposition 11 - corollaire ; EII - Proposition 40 - scolie 1 ; EII - Proposition 40 - scolie 2.
EIII - Définition 1 ; EIII - Définition 2.
Notre âme fait certaines actions et souffre (…)
EIII - Proposition 1
Il suit de là que l’âme est sujette à d’autant plus de passions qu’elle a plus d’idées inadéquates ; et au contraire, qu’elle produit d’autant plus d’actions qu’elle a plus d’idées adéquates.
EIII - Proposition 2
EII - Définition 1 ; EII - Proposition 6 ; EII - Proposition 11.
Ni le corps ne peut déterminer l’âme à la pensée, ni l’âme le corps au mouvement et au repos, ou a quoi que ce puisse être.
Démonstration
Tous les modes de la pensée ont (…)
EII - Proposition 7 - scolie ; EII - Proposition 12 ; EII - Proposition 49.
Cela se conçoit plus clairement encore par ce qui a été dit dans le scolie de la Propos. 7, part. 2, savoir, que l’âme et le corps sont une seule et même chose, qui (…)
EII - Proposition 11 ; EII - Proposition 13 ; EII - Proposition 15 ; EII - Proposition 29 - corollaire ; EII - Proposition 38 - corollaire.
EIII - Proposition 1.
Les actions de l’âme ne proviennent que des idées adéquates, ses passions (…)
Nous voyons par là que les passions ne se rapportent à l’âme qu’en tant qu’elle a en soi quelque chose qui enveloppe une négation, en d’autres termes, qu’en tant qu’elle est une partie de la nature, laquelle, prise en soi et indépendamment des (…)
EIII - Proposition 3 - scolie
Aucune chose ne peut être détruite que par une cause extérieure. Démonstration
Cette proposition est évidente par elle-même ; car la définition d’une chose quelconque contient l’affirmation et non la (…)
EIII - Proposition 4.
EIII - Proposition 4
Deux choses sont de nature contraire ou ne peuvent exister en un même sujet, quand l’une peut détruire l’autre. Démonstration
Car si ces deux choses pouvaient se convenir ou exister ensemble (…)
EI - Proposition 25 - corollaire ; EI - Proposition 34.
EIII - Proposition 4 ; EIII - Proposition 5.
Toute chose, autant qu’il est en elle, s’efforce de persévérer dans son être.
Démonstration
En effet, les choses particulières sont (…)
EI - Proposition 29 ; EI - Proposition 36.
EIII - Proposition 6.
L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose.
Démonstration
L’essence d’un être quelconque (…)
EIII - Proposition 4.
L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’enveloppe aucun temps fini, mais un temps indéfini.
Démonstration
Si, en effet, il enveloppait un temps limité, qui déterminât la durée de la chose, (…)
EII - Proposition 23.
EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 8.
L’âme, soit en tant qu’elle a des idées claires et distinctes, soit en tant qu’elle en a de confuses, s’efforce de persévérer indéfiniment dans son (…)
Cet effort, quand il se rapporte exclusivement à l’âme, s’appelle volonté ; mais quand il se rapporte à l’âme et au corps tout ensemble, il se nomme appétit. L’appétit n’est donc que l’essence même de l’homme, de laquelle découlent nécessairement (…)
EII - Proposition 9 - corollaire ; EII - Proposition 11 ; EII - Proposition 13.
EIII - Proposition 5 ; EIII - Proposition 7.
Une idée qui exclut l’existence de notre corps ne se peut rencontrer dans notre âme ; elle lui est contraire. (…)
EII - Proposition 7 ; EII - Proposition 14.
EIII - Proposition 10
Si quelque chose augmente ou diminue, favorise ou empêche la puissance d’agir de notre corps, l’idée de cette chose augmente ou diminue, favorise ou empêche la puissance (…)
EII - Proposition 6 ; EII - Proposition 8 - corollaire et EII - Proposition 8 - scolie ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - scolie) ; EII - Proposition 18 (et EII - Proposition 18 - scolie).
EIII - Proposition 4 ; EIII - (…)
EII - Proposition 7 ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - scolie).
EIII - Postulat 1 ; EIII - Proposition 6 ; EIII - Proposition 9 ; EIII - Proposition 11.
L’âme s’efforce, autant qu’il est en elle, d’imaginer les choses qui (…)
EII - Proposition 17.
EIII - Proposition 9 ; EIII - Proposition 12.
Quand l’âme imagine des choses qui diminuent la puissance d’agir du corps, elle s’efforce, autant qu’il est en elle, de rappeler d’autres choses qui excluent l’existence (…)
EIII - Proposition 13
Il suit de là que l’âme répugne à imaginer les choses qui diminuent ou empêchent sa puissance et celle du corps.
EIII - Proposition 13 - scolie
Nous concevons aussi très-clairement par ce qui précède en quoi consistent l’amour et la haine. L’amour n’est autre chose que la joie, accompagnée de l’idée d’une cause extérieure ; et la haine n’est autre chose que la tristesse, accompagnée de (…)
EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 18.
EIII - Définition 3.
Si l’âme a été une fois affectée tout ensemble de deux passions, aussitôt que dans la suite elle sera affectée de l’une d’elles, elle sera aussi affectée de (…)
EIII - Postulat 1 ; EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 14.
Une chose quelconque peut causer dans l’âme, par accident, la joie, la tristesse ou le désir.
Démonstration
Supposons que l’âme soit affectée à la fois de deux (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - corollaire et EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 14.
Par cela seul qu’au moment où notre âme était affectée de joie ou de tristesse nous avons (…)
Nous comprenons par ce qui précède comment il peut arriver que nous aimions ou que nous haïssions certains objets sans aucune cause qui nous soit connue, mais seulement par l’effet de la sympathie, comme on dit, ou de l’antipathie. A ce même (…)
EIII - Proposition 14 ; EIII - Proposition 15 (et EIII - Proposition 15 - corollaire).
Par cela seul que nous imaginons qu’une certaine chose est semblable par quelque endroit à un objet qui d’ordinaire nous affecte de joie ou de tristesse, (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 16.
Quand une chose nous affecte habituellement d’une impression de tristesse, si nous venons à imaginer qu’elle a quelque ressemblance avec un objet qui nous affecte habituellement d’une (…)
EII - Proposition 13 - (Lemme 3 - Axiome 1) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 1) ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
Cet état de l’âme, né de deux passions contraires, c’est ce qu’on nomme fluctuation ; elle est à la passion ce (…)
EII - Proposition 16 - corollaire 2 ; EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire) ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
L’homme peut être affecté d’une impression de joie et de tristesse par l’image d’une chose (…)
EII - Proposition 17 ; EII - Proposition 44 - corollaire 1 - scolie.
J’appelle ici une chose, passée ou future, en tant que nous en avons été affectés ou que nous le serons. Par exemple, en tant que nous avons vu ou que nous verrons cette (…)
Ce qui précède nous fait comprendre ce que c’est qu’espérance, crainte, sécurité, désespoir, contentement et remords. L’espérance n’est autre chose qu’une joie mal assurée, née de l’image d’une chose future ou passée dont l’arrivée est pour nous (…)
EII - Proposition 17.
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - scolie.
Celui qui se représente la destruction de ce qu’il aime est saisi de tristesse ; s’il s’en représente la conservation, il (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 (et EIII - Proposition 13 - scolie).
Celui qui se représente la destruction de ce qu’il hait sera saisi de joie.
Démonstration
L’âme (par la Propos. 13) s’efforce d’imaginer tout ce (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 19.
Celui qui se représente l’objet aimé comme saisi de tristesse ou de joie éprouve ces mêmes affections ; et chacune d’elles sera plus ou moins grande dans celui qui aime suivant qu’elle (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21.
Si nous nous représentons une personne comme causant de la joie à l’objet aimé, nous éprouverons pour elle de l’amour ; si nous nous la figurons, au contraire, comme causant de la (…)
EIII - Proposition 21.
La Proposition 21 nous explique en quoi consiste la commisération, que nous pouvons définir la tristesse née de la misère d’autrui. De quel nom faut-il appeler la joie née du bonheur d’autrui ? c’est ce que j’ignore. (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 20.
Celui qui se représente l’objet qu’il hait dans la tristesse en sera réjoui ; dans la joie, il en sera contristé ; et chacune de ces affections sera en lui plus (…)
EIII - Proposition 27.
EIII - Proposition 23
Cette joie ne peut jamais être solide et pure de tout trouble intérieur ; car (comme je le ferai voir bientôt dans la Propos. 27) notre âme, en tant qu’elle se représente un être qui lui est (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21 ; EIII - Proposition 22.
EIII - Proposition 23 - scolie
Si nous nous représentons une personne comme causant de la joie à un objet que nous haïssons nous haïrons aussi cette (…)
EIII - Proposition 24
Cette sorte de passions et celles qui ressemblent à la haine se rapportant à l’envie, qui, par conséquent, n’est autre chose que la haine elle-même, en tant qu’elle dispose l’homme à se réjouir du malheur d’autrui et (…)
EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire).
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 21.
Tout ce que nous nous représentons comme causant de la joie à nous-mêmes ou à ce que nous aimons, nous (…)
EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - corollaire).
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 23.
EIII - Proposition 25
Nous nous efforçons d’affirmer de l’objet que nous avons en haine tout ce que (…)
Nous voyons par ce qui précède qu’il arrive aisément qu’un homme pense de soi ou de ce qu’il aime plus de bien qu’il ne faut, et au contraire, moins de bien qu’il ne faut de ce qu’il hait. Quand cette pensée regarde la personne même qui pense de (…)
EII - Proposition 16 ; EII - Proposition 17 - scolie.
EIII - Proposition 23.
Par cela seul que nous nous représentons un objet qui nous est semblable comme affecté d’une certaine passion, bien que cet objet ne nous en ait jamais fait (…)
EIII - Proposition 22 - scolie.
EIII - Proposition 27
Cette communication d’affection, relativement à la tristesse, se nomme commisération (voyez ci-dessus le Scol. de la Propos. 22) ; mais relativement au désir, c’est l’émulation, (…)
EIII - Proposition 27.
EIII - Proposition 27 - scolie
Si nous nous représentons une personne, pour qui d’ailleurs nous n’éprouvons aucune passion, comme causant de la joie à un de nos semblables, nous aimerons cette personne ; si au (…)
EIII - Proposition 23.
EIII - Proposition 27 - corollaire 1
Nous ne pouvons haïr un objet qui nous inspire de la commisération, par cela seul que le spectacle de sa misère nous met dans la tristesse. Démonstration
Si, en effet, cela (…)
EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 13 ; EIII - Proposition 27.
Chaque fois qu’un objet nous inspire de la commisération, nous nous efforçons, autant qu’il est en nous, de le délivrer de sa misère.
Démonstration
Toute (…)
EIII - Proposition 22 - scolie.
EIII - Proposition 27 - corollaire 3
Cette volonté, ou cet appétit de faire le bien, qui naît de la commisération que nous ressentons pour l’objet à qui nous voulons faire du bien, s’appelle (…)
EII - Proposition 7 - corollaire ; EII - Proposition 11 - corollaire ; EII - Proposition 17.
EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 (et EIII - Proposition 13 - scolie) ; EIII - Proposition 20.
Toute (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 27 ; EIII - Proposition 28.
Nous nous efforçons de faire toutes les choses que nous imaginons que les hommes * verront avec joie, et nous avons de l’aversion pour celles qu’ils verront (…)
Cet effort pour faire certaines choses ou pour ne les point faire, par le seul motif de plaire aux hommes, se nomme ambition, surtout quand on s’efforce de plaire au vulgaire avec un tel excès d’ardeur qu’on fait certaines choses, ou qu’on s’en (…)
EII - Proposition 19 ; EII - Proposition 23.
EIII - Proposition 27.
Celui qui imagine qu’une chose qu’il a faite donne aux autres de la joie ressent aussi de la joie, unie à l’idée de soi-même, comme cause de cette joie ; en d’autres (…)
EII - Proposition 17 - corollaire.
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 25.
L’amour n’étant autre chose (par le Scol. de la Propos. 13) que la joie, accompagnée de l’idée d’une cause extérieure, et la haine, que la (…)
EIII - Proposition 17 - scolie ; EIII - Proposition 27.
Si nous venons à imaginer qu’une personne aime, désire ou hait quelque objet que nous-mêmes nous aimons, désirons ou haïssons, nous l’en aimerons, etc., d’une façon d’autant plus ferme (…)
EIII - Proposition 28.
EIII - Proposition 31
Il suit de là et de la Propos. 28que chacun fait effort, autant qu’il peut, pour que les autres aiment ce qu’il aime, et haïssent ce qu’il hait ; de là ces vers d’un poète :
Nous nous (…)
EIII - Proposition 29 - scolie.
EIII - Proposition 31 - corollaire
Cet effort qu’ont fait pour que les autres approuvent nos sentiments d’amour ou de haine, c’est proprement l’ambition (voyez le Scol. de la Propos. 29). D’où l’on voit (…)
EIII - Proposition 27 (et EIII - Proposition 27 - corollaire 1) ; EIII - Proposition 28.
Si nous imaginons qu’une personne se complaise dans la possession d’un objet dont seule elle peut jouir, nous ferons effort pour qu’elle ne le possède (…)
EIII - Proporsition 32.
Nous voyons, par ce qui précède, que la nature humaine est ainsi faite qu’elle réunit presque toujours à la pitié pour ceux qui souffrent l’envie pour ceux qui sont heureux, et que notre haine à l’égard de ceux-ci (…)
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Propositiion 29.
Quand nous aimons un objet qui nous est semblable, nous faisons effort, autant que nous pouvons, pour qu’il nous aime à son tour.
Démonstration
Un objet (…)
EIII - Proposition 11 (et EIII - Proposition 11 - scolie) ; EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 30 (et EIII - Proposition 30 - scolie) ; EIII - Proposition 33.
A mesure que nous imaginerons une passion plus grande de l’objet (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 15 - corollaire ; EIII - Proposition 23 ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 30 - scolie ; EIII - Proposition 31 ; EIII - Proposition 34.
Si nous (…)
EIII - Proposition 15 - corollaire ; EIII - Proposition 24.
Cette haine pour l’objet aimé, jointe à l’envie, se nomme jalousie, laquelle est donc la fluctuation intérieure, née de l’amour et tout ensemble de la haine, accompagnés de l’idée (…)
EIII - Proposition 15 ; EIII - Proposition 28.
Celui qui se souvient d’un objet qui une fois l’a charmé désire le posséder encore, et avec les mêmes circonstances.
Démonstration
Tout ce qu’un homme voit en même temps qu’un objet qui l’a (…)
EIII - Proposition 19 ; EIII - Proposition 36.
EIII - Proposition 36
Si donc l’amant s’aperçoit de l’absence d’une de ces circonstances, il en sera attristé. Démonstration
En effet, en tant qu’il reconnaît le défaut de quelque (…)
EIII - Proposition 5 ; EIII - Proposition 7 ; EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 11 - scolie.
Le désir qui naît de la tristesse ou de la joie, de la haine ou de l’amour, est d’autant plus grand que la passion qui l’inspire (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 - corollaire et EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21 ; EIII - Proposition 23 ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 33 ; EIII - Proposition 37.
Celui qui (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 37.
Celui qui a quelque objet en haine s’efforcera de lui faire de mal, à moins qu’il ne craigne de sa part un mal plus grand ; et, au contraire, celui qui aime (…)
EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 28.
Par bien, j’entends ici tout genre de joie et tout ce qui peut y conduire, particulièrement ce qui satisfait un désir quel qu’il soit ; par mal, tout genre de tristesse, et (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 27.
Celui qui imagine qu’il est haï par un autre et ne croit lui avoir donné aucun sujet de haine, le hait à son tour.
Démonstration
Celui qui imagine une personne animée par la haine (…)
EIII - Proposition 25 ; EIII - Proposition 30 (et EIII - Proposition 30 - scolie) ; EIII - Proposition 39.
Que s’il vient à imaginer qu’il ait donné à celui qui le hait un juste sujet de haine, il éprouvera de la honte (par la Propos. 30 et (…)
EIII - Proposition 40.
EIII - Proposition 40 - scolie
Celui qui se représente l’objet aime comme ayant pour lui de la haine est combattu entre la haine et l’amour. Car en tant qu’il croit que l’objet aimé a pour lui de la haine, il est (…)
EIII - Proposition 26 ; EIII - Proposition 39 ; EIII - Proposition 40.
Celui qui imagine qu’une personne pour laquelle il n’a encore ressenti aucune espèce de passion a été poussée par la haine à lui causer un certain mal s’efforcera (…)
EIII - Proposition 40 - corollaire 2
L’effort que nous faisons pour causer du mal à l’objet de notre haine se nomme colère ; celui que nous faisons pour rendre le mal qu’on nous a causé, c’est la vengeance.
EIII - Proposition 41
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 15 - corollaire ; EIII - Proposition 16 ; EIII - Proposition 27 ; EIII - Proposition 40 ( EIII - Proposition 40 - scolie).
EIII - Proposition 40 - corollaire 2 - scolie
Celui qui (…)
EIII - Proposition 25 ; EIII - Proposition 30 (et EIII - Proposition 30 - scolie) ; EIII - Proposition 39 ; EIII - Proposition 40 - scolie.
Que si celui dont nous parlons croit avoir donné à la personne qui l’aime un juste sujet d’amour, il (…)
EIII - Proposition 40 ; EIII - Proposition 40 - corollaire 1.
EIII - Proposition 41 - scolie
Celui qui croit être aimé d’une personne qu’il déteste sera combattu entre la haine et l’amour. Cela se démontre par la même voie que le (…)
EIII - Proposition 41 - corollaire
Si la haine domine, il s’efforcera de faire du mal à l’objet dont il est aimé ; et c’est là la passion qu’on nomme cruauté, surtout quand on croit que celui qui aime n’a donné à l’autre aucun des sujets (…)
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 19 ; EIII - Proposition 30 - scolie ; EIII - Proposition 33 ; EIII - Proposition 34.
Celui qui a fait du bien à autrui, soit par amour, soit par espoir de la gloire qu’il en pourra tirer, sera (…)
EIII - Proposition 26 ; EIII - Propositiion 29 ; EIII - Proposition 30 ; EIII - Proposition 37 ; EIII - Proposition 40 ; EIII - Proposition 41.
La haine s’augmente quand elle est réciproque ; elle peut être détruite par l’amour. (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 37 ; EIII - Proposition 38.
La haine qui est complètement vaincue par l’amour devient l’amour devient de l’amour ; et cet amour est plus grand que s’il n’eût pas été précédé par la haine. (…)
EIII - Proposition 6.
Quoique les choses se passent de cette façon, personne cependant ne s’efforcera de prendre un objet en haine, c’est-à-dire d’éprouver de la tristesse, pour jouir ensuite d’une joie plus grande ; personne, en d’autres (…)
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 21 ; EIII - Proposition 40.
Nous ressentirons de la haine pour un de nos semblables, s’il en a lui-même pour un autre que nous aimons.
Démonstration
L’objet qu’on aime, en effet, hait (…)
EIII - Proposition 16.
Si nous avons été affectés d’une impression de tristesse ou de joie par une personne d’une autre classe ou d’une autre nation que la notre, et si l’idée de cette personne, sous le nom commun de sa classe ou de sa (…)
EIII - Proposition 27.
EIII - Proposition 46
La joie qui provient de ce que nous imaginons que l’objet détesté est détruit ou altéré de quelque façon n’est jamais sans mélange de tristesse. Démonstration
Cela est évident par la (…)
EII - Proposition 17 - corollaire.
Cette proposition se peut aussi démontrer par le Corollaire de la Propos. 17. Chaque fois, en effet, que nous nous souvenons d’une chose, quoiqu’elle n’existe pas actuellement, nous la considérons comme (…)
EIII - Proposition 13 - scolie.
L’amour et la haine que j’ai pour Pierre, par exemple, disparaîtront, si a la tristesse qui enveloppe cette haine et à la joie qui enveloppe cet amour se joint l’idée d’une cause autre que Pierre ; et cette (…)
EI - Définition 7.
EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 48.
Une même cause doit nous faire éprouver pour un être que nous croyons libre plus d’amour ou plus de haine que pour un être nécessité.
Démonstration
Un être que (…)
EIII - Proposition 27 ; EIII - Proposition 34 ; EIII - Proposition 40 ; EIII - Proposition 43.
EIII - Proposition 49
Il suit de là que les hommes, dans la persuasion où ils sont de leur liberté, doivent ressentir les uns pour les autres (…)
EIII - Postulat 1 ; EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 14 ; EIII - Proposition 15 ; EIII - Proposition 18 - scolie 2.
EIII - Proposition 49 - scolie
Une chose quelconque peut être, par accident, une cause d’espérance et (…)
EIII - Proposition 15 - corollaire ; EIII - Proposition 18 - scolie 2 ; EIII - Proposition 25 ; EIII - Proposition 28.
Les choses qui sont, par accident, des causes d’espérance ou de crainte, on les nomme bons ou mauvais présages. Ces (…)
EII - Proposition 13 - (Axiome 1) ; EII - Proposition 13 - (Postulat 3).
Différents hommes peuvent être affectés de façon différente par un seul et même objet, et le même homme peut aussi être affecté par un seul et même objet de façon (…)
EII - Proposition 11 - corollaire.
EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 39 - scolie ; EIII - Proposition 49.
Nous voyons donc qu’il se peut faire qu’un homme haïsse ce qu’un autre aime, ou ne craigne point ce qu’un autre redoute ; (…)
EII - Proposition 18 (et EII - Proposition 18 - scolie).
Tout objet que nous avons déjà vu avec d’autres objets, ou en qui nous n’imaginons rien qui ne soit commun à plusieurs, nous ne le contemplerons pas aussi longtemps que celui en qui (…)
EIII - Proposition 12 ; EIII - Proposition 15 (et EIII - Proposition 15 - corollaire) ; EIII - Proposition 27.
Cette affection de l’âme, savoir, la représentation d’une chose singulière, en tant qu’elle est dans l’âme, à l’exclusion de (…)
EII - Proposition 19 ; EII - Proposition 23.
EIII - Proposition 11 - scolie.
Quand l’âme se contemple soi-même et avec soi sa puissance d’action, elle se réjouit ; et d’autant plus qu’elle se représente plus distinctement et soi-même et (…)
EIII - Proposition 27 ; EIII - Proposition 29 - scolie.
EIII - Proposition 53
Plus l’homme s’imagine qu’il est l’objet des louanges d’autrui, plus cette joie est alimentée dans son âme. Plus, en effet, il se représente soi-même de la (…)
EIII - Proposition 7.
EIII - Proposition 53 - corollaire
L’âme ne s’efforce d’imaginer que les choses qui affirment ou posent sa puissance d’agir. Démonstration
L’effort de l’âme ou sa puissance, c’est l’essence même de l’âme (par la (…)
EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 54.
Lorsque l’âme se représente sa propre impuissance, elle est par là même attristée.
Démonstration
L’essence de l’âme exprime seulement ce que l’âme est et ce qu’elle peut : en (…)
EIII - Proposition 27 ; EIII - Proposition 29 - scolie ; EIII - Proposition 53 - corollaire.
EIII - Proposition 55
Si l’on se représente qu’on est l’objet du blâme d’autrui, cette tristesse en est de plus en plus accrue ; ce qui se (…)
EII - Proposition 40 - scolie 1.
EIII - Proposition 24 - scolie ; EIII - Proposition 28 ; EIII - Proposition 32 - scolie ; EIII - Proposition 53.
Cette tristesse, accompagnée de l’idée de notre faiblesse, se nomme humilité ; et l’on (…)
EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 11 - scolie ; EIII - Proposition 13 - scolie ; EIII - Proposition 24 - scolie.
Personne ne conçoit d’envie pour la vertu, si ce n’est dans son égal.
Démonstration
L’envie, c’est la (…)
EIII - Proposition 52 - scolie ; EIII - Proposition 55 - corollaire - scolie - corollaire.
Lors donc que nous avons dit, dans le Scol. de la Propos. 52, que notre vénération pour un homme vient de ce que nous admirons sa prudence, sa force (…)
EII - Proposition 17 (et EII - Proposition 17 - scolie) ; EII - Proposition 40 - scolie 1.
EIII - Proposition 1 ; EIII - Proposition 3 ; EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 11 - scolie.
Autant il y a d’espèces d’objets qui (…)
EIII - Proposition 56.
Entre les différentes espèces de passions, lesquelles doivent être en très-grand nombre (d’après la Propos. précédente), il en est qui sont particulièrement célèbres, comme l’intempérance, l’ivrognerie, le (…)
EII - Proposition 13 - (Lemme 3 - Axiome 1).
EIII - Proposition 9 - scolie ; EIII - Proposition 11 (et EIII - Proposition 11 - scolie).
Toute passion d’un individu quelconque diffère de la passion d’un autre individu autant que l’essence (…)
Il suit de là que les passions des animaux que nous appelons privés de raison (car nous ne pouvons, connaissant l’origine de l’âme, refuser aux bêtes le sentiment) doivent différer des passions des hommes autant que leur nature diffère de la (…)
EII - Proposition 40 - scolie 2 ; EII - Proposition 43.
EIII - Proposition 1 ; EIII - Proposition 9 (et EIII - Proposition 9 - scolie) ; EIII - Proposition 53.
Outre cette joie et ce désir qui sont des affections passives, il y a d’autres (…)
EIII - Proposition 1 ; EIII - Proposition 11 (et EIII - Proposition 11 - scolie) ; EIII - Proposition 58.
Entre toutes les passions qui se rapportent à l’âme, en tant qu’elle agit, il n’en est aucune qui ne se rapporte à la joie ou au (…)
Toutes les actions qui résultent de cet ordre d’affections qui se rapportent à l’âme en tant qu’elle pense, constituent la force d’âme. Il y a deux espèces de force d’âme, savoir : l’intrépidité et la générosité. J’entends par intrépidité, ce (…)