I, §37 : Que la principale perfection de l’homme est d’avoir un libre arbitre, et que c’est ce qui le rend digne de louanges ou de blâmes.

7 décembre 2004

La volonté étant, de sa nature, très étendue, ce nous est un avantage très grand de pouvoir agir par son moyen, c’est-à-dire librement ; en sorte que nous soyons tellement les maîtres de nos actions, que nous sommes dignes de louanges lorsque nous les conduisons bien : car, tout ainsi qu’on ne donne point aux machines qu’on voit se mouvoir en plusieurs façons diverses, aussi justement qu’on saurait désirer, des louanges qui se rapportent véritablement à elles, parce que ces machines ne représentent aucune action qu’elles ne doivent faire par le moyen de leurs ressorts, et qu’on en donne à l’ouvrier qui les a faites, parce qu’il a eu le pouvoir et la volonté de les composer avec tant d’artifice ; de même on doit nous attribuer quelque chose de plus de ce que nous choisissons ce qui est vrai lorsque nous le distinguons d’avec le faux par une détermination de notre volonté que si nous y étions déterminés et contraints par un principe étranger. »

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