Lorsqu’il lui plaît...
Epictète rapporte les propos de Diogène :
« " Depuis qu’Antisthène m’a délivré, je ne suis plus un esclave ". Comment l’a-t-il délivré ? Écoute ce qu’il dit : " Il m’a appris ce qui était à moi et ce qui n’est pas à moi ; ma fortune n’est pas à moi ; parents, proches, amis, réputation, résidence habituelle, manière de vivre, rien de tout cela n’est à moi ". Qu’est-ce qui donc est à moi ? L’usage de mes représentations. Il m’a montré qu’il n’y a là pour moi ni obstacle ni contrainte ; personne ici ne peut m’arrêter, personne ne peut me forcer à en faire un autre usage que je veux. Qui donc a encore pouvoir sur moi ? Est-ce Philippe, Alexandre, Perdiccas, le grand roi ? Comment l’auraient-ils ? Car celui qui doit être vaincu par un homme doit l’être bien auparavant par les choses. Quiconque n’est pas inférieur au plaisir, à la peine, à la réputation, à la richesse, et qui peut s’en aller, lorsqu’il lui plaît, en crachant son corps entier à la face de quelqu’un, de qui est-il l’esclave ? à qui est-il soumis ? »