l’Être-pour-la-mort.
La mort (...) est une possibilité d’être que l’être-humain [le Dasein] a lui-même à chaque fois à assumer. Avec la mort, l’être-humain se pré-cède lui-même en son pouvoir-être le plus propre. Dans cette possibilité, il y va pour l’être-humain purement et simplement de son être-au-monde. Sa mort est la possibilité du pouvoir-ne-plus-être-là. Tandis qu’il se pré-cède comme cette possibilité de lui-même, l’être-humain est complètement assigné à son pouvoir-être le plus propre. Par cette pré-cédence, tous les rapports à d’autres êtres-humains sont pour lui dissous. Cette possibilité la plus propre, absolue, est en même temps la possibilité extrême. En tant que pouvoir-être, l’être-humain ne peut jamais dépasser la possibilité de la mort. La mort est la possibilité de la pure et simple impossibilité de l’être-humain. Ainsi la mort se dévoile-t-elle comme la possibilité la plus propre, absolue, indépassable.
(...)La mort comme fin du Dasein est la possibilité la plus propre, absolue, certaine et comme telle indéterminée, indépassable de l’être-humain. La mort est, en tant que fin de l’être-humain, dans l’être de cet étant pour sa fin.
La délimitation de la structure existentiale de l’être pour la fin se tient au service de l’élaboration d’un mode d’être du Dasein où celui-ci peut être total en tant qu’être humain. Que même l’être-humain quotidien soit à chaque fois déjà pour sa fin, autrement dit se confronte constamment, quoique « fugacement », avec sa mort, cela montre que cette fin qui conclut et détermine l’être-tout n’est nullement quelque chose où l’être-humain ne ferait qu’arriver finalement lors de son décès. Dans l’être humain, en tant qu’étant pour sa mort, l’extrême ne-pas-encore de lui-même, par rapport auquel tous les autres sont en retrait, est toujours déjà engagé. »