EIV - Proposition 12 - corollaire
Notre passion pour une chose que nous savons ne pas exister présentement et que nous imaginons comme contingente est beaucoup plus faible que si nous imaginions la chose comme nous étant présentes.
Démonstration
Notre passion pour un objet que nous imaginons comme présent est plus forte que si nous l’imaginions comme futur (par le Coroll. de la Propos. 9), et elle est d’autant plus énergique que nous imaginons l’intervalle qui la sépare du présent comme plus petit (par la Propos. 10). Par conséquent, notre passion pour une chose que nous imaginons dans un avenir lointain est beaucoup plus faible que si nous l’imaginions dans le présent, et cependant (par la Propos. précéd.) elle est plus forte que si nous l’imaginions comme contingente ; de telle façon que notre passion pour une chose contingente est beaucoup plus faible que si nous l’imaginions comme nous étant présente. C. Q. F. D.