Chaos

23 février 2004
  • « Ce qui caractérise le chaos, en effet, c’est moins l’absence de déterminations que la vitesse infinie avec laquelle elles s’ébauchent et s’évanouissent : ce n’est pas un mouvement de l’une à l’autre, mais au contraire l’impossibilité d’un rapport entre deux déterminations, puisque l’une n’apparaît pas sans que l’autre ait déjà disparu, et que l’une apparaît comme évanouissante quand l’autre disparaît comme ébauche. » (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?, Ed. Minuit, 1991, pp. 44-45.)
  • « Le chaos n’est pas un état informe, ou un mélange confus et inerte, mais plutôt le lieu d’un devenir plastique et dynamique, d’où jaillissent sans cesse des déterminations qui s’ébauchent et s’évanouissent à vitesse infinie (…). » (Manola Antonioli, « Chaoïde », in Le vocabulaire de Gilles Deleuze (sous la dir. Robert Sasso et Arnaud Villani), Les Cahiers de Noesis n°3, Printemps 2003, p. 55.)
  • « Ce qui est premier, d’une certaine façon, c’est le chaos (Qu’est-ce que la philosophie ?, 1991, p. 189 et suivantes) : un afflux incessant de ponctualités de tous ordres, perceptives, affectives, intellectuelles, dont le seul caractère commun est d’être aléatoires et non liées. Et comme le remarquait Hume, le règne de la pure chance ne peut guère avoir d’autre effet sur l’esprit que l’indifférence. (« Le fond de l’esprit est délire, ou, ce qui revient au même à d’autres points de vue, hasard, indifférence ». Empirisme et subjectivité, 1953, p. 4.) (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 55.)
  • « Levons une équivoque : il ne saurait y avoir d’expérience du chaos, puisque celle-ci se confondrait avec l’effondrement de la pensée qui se laisserait happer par lui sans trouver quelques schèmes à lui opposer, ni avoir l’intuition d’un plan qui viendrait le recouper et lui permettre de prendre consistance dans un tableau clinique. C’est pourquoi les ponctualités d’où nous partions ne sont pleinement ’’données’’ que sous la condition de schèmes qui les informent. (…) L’expérience ’’réelle’’ commence avec la coupe ou l’instauration d’un plan. Le chaos, dès lors, est plutôt pensé que donné : il est virtuel. » (François Zourabichvili, Le vocabulaire de Deleuze, Ed. Ellipses, 2003, p. 60.)

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