La consternation est la passion de celui chez qui le désir d’éviter un mal est empêché par l’étonnement où le jette le mal qu’il redoute.

Explication

La consternation est donc une espèce de pusillanimité. Mais comme la consternation naît d’une double crainte, on peut la définir plus convenablement : cette crainte qui enchaîne un homme stupéfait ou troublé à ce point qu’il ne peut écarter le mal qui le menace. Je dis stupéfait, en tant que son désir d’éviter le mal est empêché par l’étonnement. Je dis troublé, en tant que ce même désir est empêché en lui par la crainte d’un autre mal qui le tourmente au même degré ; ce qui fait qu’il ne sait lequel des deux il doit éviter. (Voyez sur ce point le Scol. de la Propos. 39 et le Scol. de la Propos. 52. Voyez aussi sur la pusillanimité et l’audace le Scol. de la Propos. 51).